Jean-François de Bastide |
Le premier instant du délire Prive de cent détails flatteurs : Un parterre, émaillé de fleurs, Force les yeux à l'inconstance ; Ébloui de tant de couleurs. On distingue peu leur nuance. On y revient, on jouit mieux. L'habitude qu'on calomnie, Est un trésor pour les bons yeux : On examine, on apprécie, On sent tout, on donne la vie À mille riens délicieux, Imaginés par le génie. Pour égayer le sérieux Qu'on reproche à la symétrie. C'est ce que j'éprouve, en ce jour. Je te vis, mon âme ravie, Dans une abondance infinie De charmes, formés par l'amour. Ne saisit aucune partie. Aujourd'hui je sens, tour à tour. Se développer tous ces charmes ; Tour à tour, je leur rends les armes. L'ensemble m'avait ébloui, Je pouvais craindre un peu d'ivresse ; Par le détail, la crainte cesse. Jamais l'amour le mieux senti Ne fut plus loin de la faiblesse. naît encore un second bien De ce détail si raisonnable. |
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Jean-François de Bastide (1724 - 1798) |
Portrait de Jean-François de Bastide |