Jean-Jacques Lefranc |
Dieu se lève : tombez, roi, temple, autel, idole ; Au feu de ses regards, au son de sa parole, Les Philistins ont fui. Tel le vent dans les airs chasse au loin la firmée ; Tel un brasier ardent voit la cire enflammée Bouillonner devant lui. Chantez vos saintes conquêtes, Israël ; dans vos festins, Offrez d'innocentes fêtes À l'auteur de vos destins. Jonchez de fleurs son passage. Votre gloire est son ouvrage, Et le Seigneur est son nom. Son bras venge vos alarmes Dans le sang et dans les larmes Des familles d'Ascalon. Ils n'onr pu soutenir sa face étincelante; Du timide orphelin, de la veuve tremblante Il protège les droits. Du fond du sanctuaire il nous parle à toute heure ; Il aime à rassembler dans la même demeure Ceux qui suivent ses lois. Touché du remords sincère. Il rompt les fers redoutés Qu'il forgea dans sa colère Pour ses enfants révoltés. Mais ses mains s'appesantissent Sur les peuples qui l'aigrissent Par des attentats nouveaux ; Et dans des déserts arides Sur ces cours durs et perfides Il épuise ses fléaux. Souverain d'Israël, Dieu vengeur. Dieu suprême, Loin des rives du Nil tu conduisais toi-même Nos aïeux effrayés. Parmi les eaux du ciel, les éclairs et la foudre, Le mont de Sinaï prêt à tomber en poudre, Chancela sous tes pieds. De l'humide sein des nues Le pain que tu fis pleuvoir, A nos tribus éperdues Rendit la vie et l'espoir. Tu veilles sur ma patrie, Comme sur sa bergerie Veille un pasteur diligent ; Et ta divine puissance Répand avec abondance Ses bienfaits sur l'indigent. Sur l'abîme des flots, sur l'aile des tempêtes, Tes ministres sacrés étendent leurs conquêtes Aux lieux les plus lointains. Ton peuple bien-aimé vaincra toute la terre, Et le sceptre des rois, que détrône la guerre. Passera dans ses mains. Ses moindres efforts terrassent Ses ennemis furieux ; Des périls qui le menacent II sort toujours glorieux. Roi de la terre et de l'onde, II éblouira le monde De sa nouvelle splendeur. Ainsi du haut des montagnes, La neige dans les campagnes Répand sa vive blancheur. ô monts délicieux ! ô fertile héritage ! Lieux chéris du Seigneur, vous êtes l'heureux gage De son fidèle amour. Demeure des faux dieux, montagnes étrangères, Vous n'êtes point l'asile où le Dieu de nos pères A fixé son séjour. Sion, quelle auguste fête ! Quels transports vont éclater! Jusqu'à ton superbe faîte Le char de Dieu va monter. Il marche au milieu des anges Qui célèbrent ses louanges. Pénétrés d'un saint effroi. Sa gloire fût moins brillante Sur la montagne brûlante Où sa main grava sa loi. Seigneur, tu veux régner au sein de nos provinces; Tu reviens entouré de peuples et de princes, Chargés de fers pesants. L'idolâtre a frémi quand il t'a vu paraître; Et quoiqu'il n'ose encor t'avouer pour son maître, Il t'offre des présents. Ce Dieu si grand, si terrible, À nos voix daigne accourir. Sa bonté toujours visible Se plaît à nous secourir. Prodigue de récompenses, Malgré toutes nos offenses Il est lent dans sa fureur ; Mais les carreaux qu'il apprête. Tôt ou tard brisent la tête De l'impie et du pécheur. Dieu m'a dit : de Bazan pourquoi crains-tu les pièges ? La mer engloutira ces tyrans sacrilèges Dans son horrible flanc. Tu fouleras aux pieds leurs veines déchirées ; Et les chiens tremperont leuts langues altérées Dans les flots de leur sang. Les ennemis de sa gloire Sont vaincus de toutes parts : La pompe de sa victoire Frappe leurs derniers regards. Nos chefs enflammés de zèle Chantent la force immortelle Du dieu qui sauva leurs jours ; Et nos filles triomphantes Mêlent leurs voix éclatantes Au son bruyant des tambours. Bénissez le Seigneur, bénissez votre maître, Descendants de Jacob, ruisseaux que firent naître Les sources d'Israël. Vous, jeune Benjamin, vous l'espoir de nos pères, Nephtali, Zabulon, Juda toi de vos frères, Adorez l'Éternel. Remplis, Seigneur, la promesse Que tu fis à nos aïeux ; Que les rois viennent sans cesse Te rendre hommage en ces lieux. Dompte l'animal sauvage Qui contre nous, plein de rage, S'élance de ces marais ; Pour éviter ta poursuite. Qu'il cherche en vain dans sa fuite Les roseaux les plus épais. Des nations de sang confonds la ligue impie. Les envoyés d'Egypte et les rois d'Arabie Reconnaîtront tes iois. Chantez le Dieu vivant, royaumes de la terre; Vous entendez ce bruit, ces éclats de tonnerre, C'est le cri de sa voix. O ciel, ô vaste étendue. Les attributs de ton Dieu, Sur les astres, dans la nue, Sont écrits en traits de feu. Les prophètes qu'il envoie, Sont les héros qu'il emploie Pour conquérir l'univers. Sa clémence vous appelle, Nations, que votte zèle Serve le Dieu que je sers. |
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Jean-Jacques Lefranc (1709 - 1784) |
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Portrait de Jean-Jacques Lefranc | |||||||||