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Jean-Jacques Lefranc



Tirée du psaume lxvii - Poéme


Poéme / Poémes d'Jean-Jacques Lefranc





Dieu se lève : tombez, roi, temple, autel, idole ;
Au feu de ses regards, au son de sa parole,

Les
Philistins ont fui.
Tel le vent dans les airs chasse au loin la firmée ;
Tel un brasier ardent voit la cire enflammée

Bouillonner devant lui.

Chantez vos saintes conquêtes,

Israël ; dans vos festins,

Offrez d'innocentes fêtes À l'auteur de vos destins.
Jonchez de fleurs son passage.
Votre gloire est son ouvrage,
Et le
Seigneur est son nom.
Son bras venge vos alarmes
Dans le sang et dans les larmes
Des familles d'Ascalon.

Ils n'onr pu soutenir sa face étincelante;
Du timide orphelin, de la veuve tremblante



Il protège les droits.
Du fond du sanctuaire il nous parle à toute heure ;
Il aime à rassembler dans la même demeure

Ceux qui suivent ses lois.

Touché du remords sincère.
Il rompt les fers redoutés
Qu'il forgea dans sa colère
Pour ses enfants révoltés.
Mais ses mains s'appesantissent
Sur les peuples qui l'aigrissent
Par des attentats nouveaux ;
Et dans des déserts arides
Sur ces cours durs et perfides
Il épuise ses fléaux.



Souverain d'Israël,
Dieu vengeur.
Dieu suprême,
Loin des rives du
Nil tu conduisais toi-même

Nos aïeux effrayés.
Parmi les eaux du ciel, les éclairs et la foudre,
Le mont de
Sinaï prêt à tomber en poudre,

Chancela sous tes pieds.

De l'humide sein des nues
Le pain que tu fis pleuvoir,
A nos tribus éperdues
Rendit la vie et l'espoir.
Tu veilles sur ma patrie,
Comme sur sa bergerie
Veille un pasteur diligent ;
Et ta divine puissance
Répand avec abondance
Ses bienfaits sur l'indigent.

Sur l'abîme des flots, sur l'aile des tempêtes,
Tes ministres sacrés étendent leurs conquêtes

Aux lieux les plus lointains.
Ton peuple bien-aimé vaincra toute la terre,



Et le sceptre des rois, que détrône la guerre.
Passera dans ses mains.

Ses moindres efforts terrassent

Ses ennemis furieux ;

Des périls qui le menacent

II sort toujours glorieux.

Roi de la terre et de l'onde,

II éblouira le monde

De sa nouvelle splendeur.
Ainsi du haut des montagnes,
La neige dans les campagnes
Répand sa vive blancheur.

ô monts délicieux ! ô fertile héritage !

Lieux chéris du
Seigneur, vous êtes l'heureux gage



De son fidèle amour.
Demeure des faux dieux, montagnes étrangères,
Vous n'êtes point l'asile où le
Dieu de nos pères

A fixé son séjour.

Sion, quelle auguste fête !
Quels transports vont éclater!
Jusqu'à ton superbe faîte
Le char de
Dieu va monter.
Il marche au milieu des anges
Qui célèbrent ses louanges.
Pénétrés d'un saint effroi.
Sa gloire fût moins brillante
Sur la montagne brûlante
Où sa main grava sa loi.

Seigneur, tu veux régner au sein de nos provinces;
Tu reviens entouré de peuples et de princes,

Chargés de fers pesants.
L'idolâtre a frémi quand il t'a vu paraître;
Et quoiqu'il n'ose encor t'avouer pour son maître,

Il t'offre des présents.



Ce
Dieu si grand, si terrible, À nos voix daigne accourir.
Sa bonté toujours visible
Se plaît à nous secourir.
Prodigue de récompenses,
Malgré toutes nos offenses
Il est lent dans sa fureur ;
Mais les carreaux qu'il apprête.
Tôt ou tard brisent la tête
De l'impie et du pécheur.



Dieu m'a dit : de
Bazan pourquoi crains-tu les pièges ?
La mer engloutira ces tyrans sacrilèges

Dans son horrible flanc.
Tu fouleras aux pieds leurs veines déchirées ;
Et les chiens tremperont leuts langues altérées

Dans les flots de leur sang.

Les ennemis de sa gloire
Sont vaincus de toutes parts :
La pompe de sa victoire
Frappe leurs derniers regards.
Nos chefs enflammés de zèle
Chantent la force immortelle
Du dieu qui sauva leurs jours ;
Et nos filles triomphantes
Mêlent leurs voix éclatantes
Au son bruyant des tambours.



Bénissez le
Seigneur, bénissez votre maître,
Descendants de
Jacob, ruisseaux que firent naître

Les sources d'Israël.
Vous, jeune
Benjamin, vous l'espoir de nos pères,
Nephtali,
Zabulon,
Juda toi de vos frères,

Adorez l'Éternel.



Remplis,
Seigneur, la promesse

Que tu fis à nos aïeux ;

Que les rois viennent sans cesse

Te rendre hommage en ces lieux.

Dompte l'animal sauvage

Qui contre nous, plein de rage,

S'élance de ces marais ;

Pour éviter ta poursuite.

Qu'il cherche en vain dans sa fuite

Les roseaux les plus épais.

Des nations de sang confonds la ligue impie.
Les envoyés d'Egypte et les rois d'Arabie

Reconnaîtront tes iois.
Chantez le
Dieu vivant, royaumes de la terre;
Vous entendez ce bruit, ces éclats de tonnerre,

C'est le cri de sa voix.

O ciel, ô vaste étendue.
Les attributs de ton
Dieu,
Sur les astres, dans la nue,
Sont écrits en traits de feu.
Les prophètes qu'il envoie,
Sont les héros qu'il emploie
Pour conquérir l'univers.
Sa clémence vous appelle,
Nations, que votte zèle
Serve le
Dieu que je sers.

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Jean-Jacques Lefranc
(1709 - 1784)
 
  Jean-Jacques Lefranc - Portrait  
 
Portrait de Jean-Jacques Lefranc
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