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Joachim du Bellay



Cependant que magny suit son grand avanson - Sonnet


Sonnet / Poémes d'Joachim du Bellay





Cependant que
Magny suit son grand
Avanson,
Panjas son
Cardinal, et moy le mien encore,
Et que l'espoir flateur, qui noz beaux ans dévore,
Appaste noz désirs d'un friand hamesson,



Tu courtises les
Roys, et d'un plus heureux son
Chantant l'heur de
Henry, qui son siècle décore,
Tu t'honores toymesme, et celuy qui honore
L'honneur que tu luy fais de ta docte chanson.



Las, et nous ce pendant nous consumons nostre aage
Sur le bord incogneu d'un estrange rivage,
Ou le malheur nous fait ces tristes vers chanter :



Comme on void quelquefois, quand la mort les appelle,
Arrangez flanc à flanc parmy l'herbe nouvelle,
Bien loing sur un estang trois cygnes lamenter.



France, mère des arts, des armes et des loix,

Tu m'as nourry long temps du laict de ta mamelle :
Ores, comme un aigneau qui sa nourisse appelle,
Je remplis de ton nom les antres et les bois.



Si tu m'as pour enfant advoué quelque fois,
Que ne me respons-tu maintenant, ô cruelle ?
France,
France, respons à ma triste querelle.
Mais nul, sinon
Echo, ne respond à ma voix.



Entre les loups cruels j'erre parmy la plaine,
Je sens venir l'hyver, de qui la froide haleine

D'une tremblante horreur fait hérisser ma peau.



Las, tes autres aigneaux n'ont faute de pasture,
Ils ne craignent le loup, le vent ny la froidure :
Si ne suis-je pourtant le pire du troupeau.



O beaux cheveux d'argent, mignonnement retors !

O front crespe et serein ! et vous face dorée !

O beaux yeux de crystal ! ô grand bouche honorée,

Qui d'un large reply retrousses tes deux bords !
O belles dents d'ebene ! ô précieux trésors,

Qui faites d'un seul riz toute ame énamourée !

O gorge damasquine en cent pliz figurée !

Et vous beaux grands tetins, dignes d'un si beau corps !



O beaux ongles dorez ! ô main courte et grassette !
O cuisse délicate ! et vous gambe brossette,
Et ce que je ne puis honnestement nommer !

O beau corps transparent ! ô beaux membres de glace !
O divines beautez ! pardonnez moy de grâce,
Si, pour estre mortel, je ne vous ose aymer.

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Joachim du Bellay
(1522 - 1560)
 
  Joachim du Bellay - Portrait  
 
Portrait de Joachim du Bellay

Biographie / Ouvres

Joachim du Bellay est né au château de La Turmelière, en Anjou, en 1522. Il est originaire d'une famille de cardinaux, de diplomates et de gouverneurs. Orphelin de père et de mère avant qu'il n'ait 10 ans, il est confié à la tutelle de René, son frère aîné. Ce dernier le néglige. Si l'on en croit les propres affirmations de Joachim du Bellay, il a une enfance triste, solitaire à la Turmelière dans

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