Joachim du Bellay |
Je n'escris point d'amour, n'estant point amoureux, Je n'escris de beauté, n'ayant belle maistresse, Je n'escris de douceur, n'esprouvant que rudesse, Je n'escris de plaisir, me trouvant douloureux : Je n'escris de bon-heur, me trouvant malheureux, Je n'escris de faveur, ne voyant ma Princesse, Je n'escris de trésors, n'ayant point de richesse, Je n'escris de santé, me sentant langoureux. Je n'escris de la Court, estant loing de mon Prince, Je n'escris de la France, en estrange province, Je n'escris de l'honneur, n'en voyant point icy : Je n'escris d'amitié, ne trouvant que feintise, Je n'escris de vertu, n'en trouvant point aussi, Je n'escris de sçavoir, entre les gens d'Eglise. |
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Joachim du Bellay (1522 - 1560) |
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Portrait de Joachim du Bellay | |||||||||
Biographie / OuvresJoachim du Bellay est né au château de La Turmelière, en Anjou, en 1522. Il est originaire d'une famille de cardinaux, de diplomates et de gouverneurs. Orphelin de père et de mère avant qu'il n'ait 10 ans, il est confié à la tutelle de René, son frère aîné. Ce dernier le néglige. Si l'on en croit les propres affirmations de Joachim du Bellay, il a une enfance triste, solitaire à la Turmelière dans |
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