Joachim du Bellay |
L'unie oiseau (miracle emerveillable) Par feu se tue, ennuyé de sa vie : Puis quand son ame est par flammes ravie. Des cendres naist un autre à luy semblable. Et moy qui suis l'unique misérable Fâché de vivre, une flamme ay suyvie, Dont conviendra bien tost que je dévie, Si par pitié ne m'êtes secourable. O grand' doulceur ! o bonté souveraine ! Si tu ne veulx dure et inhumaine estre Soubz ceste face angelique et seraine, Puis qu'ay pour toy du Phénix le semblant, Fay qu'en tous poinctz je luy soy' resemblant, Tu me feras de moymesme renaistre. Moy, que l'Amour a faict plus d'un Lëandre*, De cest Oyseau prendray le blanc Pennaige, Qui en chantant plaingt la fin de son Aage Aux bordz herbuz du recourbé Méandre * *. Dessoubz mes chantz voudront (possible) apprendre Maint Boys sacré et maint Antre sauvaige, Non gueres loing de ce fameux Rivaige, Ou Meine va dedans Loyre se rendre. Puis descendant en la saincte Forest Ou maint Amant a l'umbraige encor' est, Iray chanter au bord oblivieux, D'où arrachant vostre bruyt nonpareil, De revoler icy hault envieux Luy feray voir l'un, et l'autre Soleil. |
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Joachim du Bellay (1522 - 1560) |
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Portrait de Joachim du Bellay | |||||||||
Biographie / OuvresJoachim du Bellay est né au château de La Turmelière, en Anjou, en 1522. Il est originaire d'une famille de cardinaux, de diplomates et de gouverneurs. Orphelin de père et de mère avant qu'il n'ait 10 ans, il est confié à la tutelle de René, son frère aîné. Ce dernier le néglige. Si l'on en croit les propres affirmations de Joachim du Bellay, il a une enfance triste, solitaire à la Turmelière dans |
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