Joseph de Maistre |
Naissance: Chambéry, 1er avril 1753 Décès: Turin, 26 février 1821 Le comte Joseph de Maistre est un homme politique, philosophe, magistrat, historien et écrivain savoisien, sujet du Royaume de Sardaignenote . Joseph de Maistre était membre du souverain Sénat de Savoie, avant d'émigrer en 1792 quand les forces armées françaises occupent la Savoie. Il passe ensuite quelques années en Russie, avant de retourner à Turin. Il est l'un des pères de la philosophie contre-révolutionnaire, membre éminent de la Franc-Maçonnerie, et incliné vers l'ésotérisme. Joseph de Maistre est né le Ier avril 1753 à Chambéry, à l'hôtel de Salins, place de Lans, et aussitôt baptisé dans l'église Saint-Léger1. Il est issu d'une famille savoisienne originaire du Comté de Nice2; son père François-Xavier Maistre est deuxième président du souverain Sénat de Savoie3. Sa mère, Christine Demotz de La Salle est issue d'une ancienne famille de magistrats savoyards. Il est l'aîné d'une famille de dix enfants et le parrain de son frère cadet, Xavier de Maistre, qui deviendra écrivain. Il étudie chez les Jésuites, dont il subira toute sa vie une profonde influence. En 1774, il entre dans la magistrature ; il est nommé sénateur en 1788, à l'âge de trente-cinq ans. Joseph de Maistre se réfugie à Turin en 1792 dès l'invasion des troupes françaises. Dans l'hiver, il s'installe avec sa femme et leurs deux enfants, Adèle et Rodolphe, dans la cité d'Aoste, où il retrouve son frère Xavier et ses sours. Mais la Loi des Allobroges fait obligation aux réfugiés de revenir en Savoie sous peine de confiscation de leurs biens. De retour à Chambéry, les époux de Maistre refusent de prêter serment et subiront en tant qu'émigrés la mise en vente de leur maison de la place Saint-Léger, de leurs terres et de leurs vignes comme biens nationaux. Entre temps, le 27 janvier 1793, madame de Maistre met au monde une petite fille qui sera baptisée à Chambéry sous le prénom de Constance et sera confiée provisoirement à sa grand-mère maternelle, Anne de Morand, pour échapper à la vie mouvementée de ses parents qui repartent en exilnote 9. C'était sans compter avec le régime de la Terreur, confirmé par la Loi des suspects : la grand-mère, accusée d'avoir une fille émigrée, est mise en prison à Chambéry le 16 août 1793. Elle récupèrera sa petite-fille à sa libération et l'élèvera en Savoie comme sa propre fille. Joseph de Maistre est dès 1773, membre de la loge maçonnique de La Parfaite Union qui relevait de la Loge Saint-Jean des Trois Mortiers, à l'Orient de Chambéry, créée en 1749 sous les auspices de la Grande Loge unie d'Angleterre. Il a les titres de Grand Orateur, de Substitut des généraux et de Maître symbolique. C'est une des premières loges maçonniques créées en Europe continentale, après Paris. Il entend concilier son appartenance à la franc-maçonnerie avec une stricte orthodoxie catholique : en outre, il refuse les thèses qui voyaient en la Franc-maçonnerie et l'illuminisme les acteurs d'un complot ayant amené à la Révolution L'aîné du comte Xavier et l'un des plus éloquents écrivains de notre littérature, le comte Joseph-Marie de Maistre, naquit à Chambéry le 1er avril 1753. Voltaire, à Ferney, ne se doutait pas, en face du Mont-Blanc, que là grandissait, que de là sortirait un jour son redoutable ennemi, son moqueur le plus acéré. Le père du futur vengeur, magistrat considéré, après des charges actives noblement remplies, était devenu président au sénat de Savoie182; son grand-père maternel, le sénateur de Motz, gentilhomme du Bugey, qui n'avait eu que des filles, s'attacha à ce petit-fils, et toute la sollicitude des deux familles se réunit complaisamment sur la tête du jeune aîné, qui devait porter si haut leur espérance183. Dès l'âge de cinq ans, l'enfant eut un instituteur particulier, qui, deux fois par jour, après son travail, le conduisait dans le cabinet de son grand-père de Motz. La nourriture d'étude était forte, antique, et tenait des habitudes du XVIe siècle, mieux conservées en Savoie que partout ailleurs. L'esprit du grand jurisconsulte Favre n'avait pas cessé de hanter ces vieilles maisons parlementaires. Tout concourait ainsi, dès le début, à faire de M. de Maistre ce qu'il apparaît si impérieusement dans ses écrits, le magistrat-gentilhomme, l'héritier et le représentant du droit patricien et fécial, comme dit Ballanche. Si Joseph de Maistre s'en prend au régime républicain et au protestantisme, c'est qu'il les considère comme des productions individuelles. Le premier est un gouvernement divisé, puisqu'il met les individus au pouvoir ; le protestantisme est, quant à lui, une religion négative (religion qui proteste et n'affirme rien de positif à ses yeux), qui dissout en refusant l'autorité, l'insurrection de la volonté individuelle contre la raison générale. L'individu est en effet un facteur qui divise, là où le pouvoir et l'autorité unifient. Toute religion doit pour de Maistre être sociale ; or, le protestantisme n'étant pas social à ses yeux, voire anti-souverain par nature15, il n'est pas une religion. C'est pourquoi de Maistre considère que toute religion, du moment qu'elle sert à l'unité sociale, est susceptible de porter un gouvernement, et d'être portée par ce dernier. . |
Joseph de Maistre (1753 - 1821) |
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Portrait de Joseph de Maistre | |||||||||
Ouvres |
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