Joyce Mansour |
Naissance: 25 juillet 1928 Angleterre Décès: 27 août 1986 Paris Joyce Mansour, est une poétesse égyptienne d'expression française liée au surréalisme. Née en Angleterre de parents égyptiens, elle passe son enfance au Caire. Dans les années 40, elle s'installe à Paris où elle résidera jusqu'à sa mort. Son premier recueil de poèmes, Cris (1953), est salué dans la revue surréaliste Médium. Parmi ses fores: Déchirures (1955). Carré blanc (1966), Les gisants satisfaits (1958), Phallus et momies (1969), His-toires nocives (1973), Faire signe au machiniste (1977). Ses Ouvres complètes ont été publiées par Actes Sud (1991). Les ascendants de Joyce Ades font partie de la colonie britannique installée au Caire, depuis plusieurs générations. Son père dirige une filature. Après des études en Angleterre et en Suisse, elle retourne en Égypte où elle s'illustre dans la course à pied. En 1947, son premier mariage s'achève tragiquement au bout de six mois quand son mari meurt d'une maladie incurrable. Le bonheur de (re)lire Joyce Mansour ferait presque oublier le dénuement du volume, dépourvu de préface et de notes, ainsi que la présentation pour le moins laconique qui y est faite de l'auteur, si ladite présentation n'accumulait, en une dizaine de lignes, les erreurs les plus grossières. Passe encore que Joyce Mansour y soit décrite comme « la seule femme à appartenir au mouvement surréaliste » - on pardonnera au rédacteur d'ignorer l'existence de Jacqueline Lamba, de Valentine Penrose, de Claude Cahun, de Toyen ou de Leonora Carrington, pour ne citer que quelques-unes de celles qui ont participé, souvent très activement, à l'aventure surréaliste. Mais ce qu'on lui pardonne plus difficilement, c'est de n'avoir manifestement vérifié aucune de ses sources, en l'occurrence souvent erronées. Ainsi André Breton n'appelait-il pas Joyce Mansour « l'enfant du Conte oriental » mais, ce qui est tout différent, « la tubéreuse enfant du conte oriental », laquelle enfant est bien née en Angleterre, mais « est élevée » en Egypte, et non à Oxford, comme le prétend cette notice biographique. "Détail" d'importance, dans la mesure où des souvenirs de cette enfance égyptienne essaiment dans toute l'ouvre de Joyce Mansour, et en particulier dans Iles flottantes, la seconde des Histoires nocives ici recueillies. Elle a su parler et oser se dénuder dans les mots et les livres. Des trouées de l'âme et bien des dérapages des sens ont conféré à ses écrits cette image sulfureuse. Elle aura aimé lancer crûment ses blasphèmes, célébrer le sexe des femmes et des hommes. Avec une poésie hallucinée, un humour glacial, elle restera comme une des grandes prêtresses du surréalisme, l'une des plus fidèles à ses principes de destruction des tabous, des règles et de la logique. « Cette étrange, fort étrange, demoiselle » aura été un cri d'orgasme jeté aux visages fermés des hommes. Cris (Seghers, 1953) fut son premier recueil, et déjà tout était dit et dans le titre et dans le contenu. Ouvres Poésie: « Cris », Éd. Seghers, Paris, 1953 « Déchirures », Éd. de Minuit, Paris, 1955 « Rapaces », Éd. Seghers, Paris, 1960 « Carré blanc », Le Soleil Noir, Paris, 1966 « Les Damnations », Éd. Visat, Paris, 1967 « Phallus et momies », Éd. Daily Bul, 1969 « Astres et désastres », 1969 « Anvil Flowers », 1970 « Prédelle Alechinsky à la ligne », 1973 « Pandemonium », 1976 « Faire signe au machiniste », 1977 « Sens interdits », 1979 « Le Grand Jamais », 1981 « Jasmin d'hiver », 1982 « Flammes immobiles », 1985 « Trous noirs », 1986 |
Joyce Mansour (1928 - 1986) |
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Portrait de Joyce Mansour | |||||||||