Jules Verne |
Un citoyen disait tout triste : La France marche aux attentats ! Qui s'en ferait l'apologiste, Peindrait un bagne de forçats ! Mais que le cabinet on peigne Ainsi par imitation Qu'importe ! le cabinet règne ! En avant la corruption ! Pourtant notre France oublieuse De sa puissance d'autrefois, Ne se montre plus envieuse Au dehors d'imposer ses lois ! - Mais que l'ennemi la contraigne A céder sa possession, Qu'importe ! le cabinet règne ! En avant la corruption ! Les places d'honneurs et de gloire Ne sont point au plus diligent ! Et l'on circonvient la victoire Dans quelques sacs d'or et d'argent ! - Que le mauvais richard se saigne Pour obtenir l'élection, Qu'importe ? Le cabinet règne ! En avant la corruption. A chaque moment on dénonce, Des vols, injustices, forfaits ! Le pouvoir pour toute réponse, Sur eux tient fermés les volets ! - Qu'ainsi la lumière il éteigne, Et sa participation. Qu'importe ! le cabinet règne ! En avant la corruption ! Il est certain que pour la presse Luit l'heure de la liberté ! Le journal l'écrase sans cesse Et n'a pas peur d'être arrêté ! - En l'arrêtant ! tout bas qu'il craigne Une juste accusation, Qu'importe ! le cabinet règne ! En avant la corruption ! Mais pour apaiser la tempête, Que le ministère entêté N'ordonne-t-il la moindre enquête, Pour mettre au jour la vérité ? - Mais s'il craint qu'elle ne l'atteigne , Jusqu'en sa prostitution ; Qu'importe ! le cabinet règne ! En avant la corruption ! Si la lumière ne se montre Avant qu'il ne vienne à crouler, Tombé, qu'un jour on le rencontre, Nous lui montrerons à voler ! - Pourvu qu'on épargne l'enseigne Jusques à sa démission, Qu'importe ! le cabinet règne ! En avant la corruption ! Afin de prolonger sa vie, Il doubla sa mauvaise foi ! La France est à jamais trahie ! Son trône ne vaut plus un roi ! - Que de scélérats il se ceigne Pour fuir la condamnation, Qu'importe ! le cabinet règne ! En avant la corruption. Mais ces trois procès de finance, Ne les a-t-il donc poursuivis Que parce qu'il savait d'avance Qu'il n'y serait pas compromis ? - S'il désire qu'on lui dépeigne Sa future punition, Qu'importe ! le cabinet règne ! En avant la corruption ! Du roi méprisable parole Le ministère encor longtemps Du pays fera-t-il l'école Du mensonge et des faux fuyants ? - Qu'il faille pour l'honneur, qu'il daigne Faire prompte abdication, Qu'importe ! le cabinet règne ! En avant la corruption ! Si le roi tient à cet organe, Pour longtemps il est cimenté ! Le roi vient de sauter sa canne, Symbole de longévité ! - A fin de vivre, s'il dédaigne De la France l'opinion, Qu'importe ! le cabinet règne ! En avant la corruption ! Pour mieux cacher son injustice, Pour mieux déguiser sa noirceur, Si l'on en croit son frontispice, Il est d'une entière blancheur ! - Mais que par malheur il déteigne, Lorsque pleut l'imprécation, Qu'importe ! le cabinet règne ! En avant la corruption ! Mais la France marche au naufrage, Sous ce ministère brigand ! On étouffe la voix du sage, Sans jamais relever son gant ! - Ah ! bah ! que la France se plaigne, En voyant sa submersion : Qu'importe ! le cabinet règne ! En avant la Corruption ! |
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Jules Verne (1828 - 1905) |
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Portrait de Jules Verne | |||||||||
Biographie / OuvresJules Verne naquit à Nantes le 8 février 1828. Son père, Pierre Verne, fils d'un magistrat de Provins, s'était rendu acquéreur en 1825 d'une étude d'avoué et avait épousé en 1827 Sophie Allotte de la Füye, d'une famille nantaise aisée qui comptait des navigateurs et des armateurs. Jules Verne eut un frère : Paul (1829 - 1897) et trois soeurs : Anna, Mathilde et Marie. À six ans, il prend ses premi ChronologieLA VIE ET L'OEUVRE DE JULES VERNE |
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