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Jules Verne



Un bien vieil habit - Poéme


Poéme / Poémes d'Jules Verne





O mes amis, ma douleur est extrême,
Je ne puis plus porter ce vieil habit !
Lorsqu'on est noble, il est dur tout de même,
En soi de voir un si grand déficit !
J'en suis, hélas ! au dernier exemplaire,
Un grand malheur sur nous tous à ' fondu !
Notre tailleur ne peut plus nous en faire,
Car le secret de l'étoffe est perdu !



Voyez autour la crasse qui le borde !
Dans les salons puis-je paraître ainsi !
Mon habit est usé jusqu'à la corde !
Un trou par là, deux accrocs par ici !
Voyez de plus la fragile doublure
Qui pour partir ne l'a pas attendu !
Il va falloir faire triste figure,
Car le secret de l'étoffe est perdu !



De plus il est déchiré par derrière,
Sur le devant, les manches de côté ;
Son pan unique appelle en vain son frère,
De son amour violemment écarté !
J'entends son cri de douleur, de tristesse,
Jusqu'à présent, je l'ai seul entendu !
Mais je vois bien qu'il peut crier sans cesse,
Car le secret de l'étoffe est perdu !



Je vais, bien sûr, faire quelque brioche :
Dans mes discours je vais être arrêté !
Je n'aurai plus avec moi, dans ma poche,
Car au travers on voit l'immensité !
Ce calepin si fidèle et commode,
Où je trouvais de l'esprit tout pondu !
Pas de tailleur qui me le raccommode,
Car le secret de l'étoffe est perdu !



Comment aussi voulez-vous que j'attache
Sur cet habit, infâme délateur,
Qui sous ses trous, ma honte à peine cache,
Tous mes cordons, toutes mes croix d'honneur !
Honneur trop lourd, non pour ma conscience,
Mais pour l'habit dont le drap s'est fendu !
Je n'aurai plus aucune révérence,
Car le secret de l'étoffe est perdu !



Ce vieil habit pour lequel je sanglote,
Fut trop souvent, hélas, éclaboussé,
Souvent aussi promené dans la crotte !
Vite il s'usa pour être trop brossé !
Il fallait bien enlever cette honte,
Et ce fumier sur le drap répandu !
Il va falloir essuyer ce mécompte,
Car le secret de l'étoffe est perdu !



Souvent aussi pour un projet injuste,
Secrètement cet habit s'est prêté !
Quoique l'on soit d'un drap souple et robuste,
On perd bientôt son lustre et sa beauté !
Peut-être encor, il serait un digne hôte,
Si tant de fois, il ne s'était vendu !
Je vais porter la peine de ma faute,
Car le secret de l'étoffe est perdu !



Le siècle enfin qui toutes lois transgresse,
Vient d'élever tous ces petits bourgeois !
Pour distinguer notre antique noblesse
Nous n'avions plus que l'habit d'autrefois !
Le frottement du bourgeois prolétaire
A cet état indigne l'a rendu !
On nous a fait une loi somptuaire,

Car le secret de l'étoffe est perdu !



En me voyant à nu, de près, sans masque

La foule qui naguère m'adorait,

Me raillera, si changeante et fantasque !

Quel monstre affreux ! ce noble, qu'il est laid !

Faute d'habit !
Dieu ! je me désespère !

Par de tels chiens être harcelé, mordu !



Pour son poids d'or on ne peut m'en refaire
Car le secret de l'étoffe est perdu !

Pleure, marquis, comte, baron, duc, prince,



Pleure, bientôt, tu verras sur tes os

Le vêtement d'un cuistre de province !

Tu sentiras que ça brûle le dos !

L'habit seul fait l'homme aristocratique !

Tu seras dans la foule confondu !

Plus de tailleur qui jamais t'en fabrique !

Car le secret pour toujours est perdu !





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Jules Verne
(1828 - 1905)
 
  Jules Verne - Portrait  
 
Portrait de Jules Verne


Biographie / Ouvres

Jules Verne naquit à Nantes le 8 février 1828. Son père, Pierre Verne, fils d'un magistrat de Provins, s'était rendu acquéreur en 1825 d'une étude d'avoué et avait épousé en 1827 Sophie Allotte de la Füye, d'une famille nantaise aisée qui comptait des navigateurs et des armateurs. Jules Verne eut un frère : Paul (1829 - 1897) et trois soeurs : Anna, Mathilde et Marie. À six ans, il prend ses premi

Chronologie

LA VIE ET L'OEUVRE DE JULES VERNE

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