Naissance: 14 janvier 1625 Paris
Décès: 2 juin 1680 Niort
Laurent Drelincourt, est un poète1 et pasteur français. Il est le fils du pasteur Charles Drelincourt, figure importante de la communauté réformée en France.
Fils de Charles Drelincourt, personnage important de l'Église réformée puisque pasteur de Charenton, seul lieu de culte autorisé par les édits aux protestants parisiens, Laurent Drelincourt suivit tout naturellement la voie de son père : après des études de théologie à Saumur, il fut consacré pasteur par son père lui-même en 1651, et exerça consciencieusement son ministère jusqu'à la fin de sa vie, à La Rochelle d'abord, puis à Niort. Toutefois, il avait été introduit de bonne heure dans les cercles élégants du monde parisien, car son père, ami de l'académicien Conrart, avait ses entrées dans les milieux littéraires et mondains.
En juillet 1651, il devient pasteur à La Rochelle. Il va rester dix ans dans cette ville, où ses talents de prédicateur sont vite reconnus. Les tensions avec les catholiques sont vives et, en 1661, il est contraint de s'exiler à Paris. Il continue de jouer un rôle dans les cercles culturels, et fréquente la noblesse protestante. Il est notamment le protégé de Valentin Conrart, premier secrétaire de l'Académie française. Il participe au projet de révision des traductions française de la Bible. Et il commence à écrire les sonnets chrétiens qui feront sa réputation.
Très attiré par le goût et la rhétorique des précieux, Laurent Drelincourt les appliqua à ses prédications, ce qui valut rapidement une grande notoriété à ses sermons, lesquels apparaissent assez éloignés de l'austérité traditionnelle des prêches réformés. Il n'y a pourtant dans son attitude aucune contradiftion, et Drelincourt n'a rien de ces abbés de cour ni de ces prélats de salon qui font passer le monde avant le ciel. En fait, désireux d'utiliser toutes les ressources du verbe pour convaincre, il voit dans la préciosité une alliée de la théologie. Mieux même, sa spiritualité trouve comme son accomplissement dans le maniement de la rhétorique et dans la recherche des figures les plus subtiles : c'est Dieu qui en est l'inspirateur et le bénéficiaire, et c'est d'amour divin, et non d'amour terrestre et charnel qu'il est question. Dans de telles conditions, rien d'étonnant à ce qu'il prolonge ses réussites oratoires dans la poésie, qu'il cultive sous la forme unique du sonnet. Ses 160 Sonnets chrétiens, qu'il publie à Niort en 1677, sont organisés selon une architecture à résonance symbolique et théologique. S'y manifestent non seulement une leçon biblique élargie au Nouveau Testament, mais aussi une fascination pour toute la création : l'univers, le cosmos, les éléments, la matière minérale, les espèces végétales, et, bien sûr, l'homme, fragile et pourtant assuré par sa foi, et dont la vie spirituelle consiste précisément à déchiffrer le sens profond de toutes ces allégories, de ces énigmes, de ces métaphores, de ces figures, par lesquelles Dieu parle à travers sa création. Et par lesquelles les poèmes de Drelincourt, qui s'emploient à les reproduire, apparaissent, plus qu'une recherche littéraire, comme le cheminement exigeant d'une quête théologique.
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Le Salutaire Lever du Soleil de Justice (Sermon sur malachie Ch. 4. V. 2. prononcé le 9 aout 1665), publié en 1666
Les Étoiles de l'Église et les Chandeliers mystiques (Sermon prononcé en 1677), publié à titre posthume en 1682
Sonnets chrétiens sur divers sujets (Poésie), Niort, 1677
Les psaumes pénitentiaux en vers héroïques (Poésie), publié à titre posthume à Genève en 1693-1694
Étude :
Albert-Marie Schmidt, introduction à son édition des Sonnets chrétiens, p. 10-25.
