Léo Ferré |
Je suis l'Apocalypse et tire à perdre haleine Les sons ultra-diésés d'un cornet à chanson Je suis le Verbe chair je suis l'huître marenne Que l'on crève et qui verse une eau d'autre saison Mes globule(s) en week-end dans les vieux dictionnaires Se sont caillés en lettres feu sur mon bouquin Je suis la rengaine du sang qui désespère Et qui draine l'amour d'un cour européen Je suis l'orgue de ceux qui n'ont plus de musique Et mes trente-deux pieds m'empêchent de marcher Je suis l'homme sucré qui vient de Martinique Une canne à la main et l'autre pour pleurer Je suis l'enfariné dans le pétrin à rire Je suis la poésie et je me bois cul sec Et la goulée de Dieu que je pipe à ma lyre M'empoumonne de rime(s) à dégueuler du bec Je suis le paradis terrestre avec la pomme Et vaginalement je coupe tout à cour Je suis l'intérêt d'août foi d'animal et d'homme Étant ventriculophagiquement d'ailleurs Je suis le fleuve doux le mors aux dents sans brides Qui s'en va vers Le Havre en couleur de chansons Je me prends pour la Seine et me retrouve humide Au creux d'un lit crasseux parmi des rêves cons |
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Léo Ferré (1916 - 1993) |
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Portrait de Léo Ferré | |||||||||
biographiePoète... vos papiers !, poèmes (La Table ronde, 1956) La Nuit, feuilleton lyrique (La Table ronde, 1956) Mon programme, plaquette auto-éditée (1968) Benoît Misère, récit (Robert Laffont, 1970) Il est six heures ici et midi à New York, plaquette auto-éditée (Gufo del Tramonto, 1974) Je parle à n'importe qui, plaquette auto-éditée (Gufo del Tramonto, 1979) |
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