Léo Ferré |
Ô ventre maternel où pourrissant de l'ombre J'étais un catéchisme en style ombilical Pathétique hasard de péchés en surnombre Aqueuse déception forgée après le bal C'est en forgeant très tard que l'on devient poète En chemise à carreaux je joue à Carnaval Tous les jours de mes mois je me fis une tête A l'image de Dieu... et n'ai rien inventé Et le soir aux draps blancs plissant de goélette Je m'en allais humant un peu d'éternité... Ces rêves enlacés d'azur et de géhenne Je les veux mêmement renaître de l'été Lorsque les soleils pourpre(s) iront faire la chaîne Et se dorer le cul au feu de ma chanson Je leur tricoterai des pull-overs de laine Les astres s'en iront sans rime ni raison Déglinguant l'édifice encombré de mystère Ce jour-là Christ sera coiffé comme un garçon Il se dira partout des messes adultères Nos calices seront des pichets de bazars Que rougiront les sangs glorieux de nos misères Et nous verrons Jésus faire le grand écart Sur les tranches du ciel pelé comme une orange Tout en fumant un calumet de trois dollars Qu'il aura eu à Chicago pour un bon change |
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Léo Ferré (1916 - 1993) |
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Portrait de Léo Ferré | |||||||||
biographiePoète... vos papiers !, poèmes (La Table ronde, 1956) La Nuit, feuilleton lyrique (La Table ronde, 1956) Mon programme, plaquette auto-éditée (1968) Benoît Misère, récit (Robert Laffont, 1970) Il est six heures ici et midi à New York, plaquette auto-éditée (Gufo del Tramonto, 1974) Je parle à n'importe qui, plaquette auto-éditée (Gufo del Tramonto, 1979) |
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