Léo Ferré |
Glaireux à souhait avec des fils dans l'amidon Se demandant s'il tombera du mur ou non Le crachat au soleil s'étire Son oil vitreux de borgne où la haine croupit Brillant d'un jaune vert pâlot et mal nourri Sous la canicule chavire D'où viens-tu pèlerin gélatineux et froid De quelle gorge obscure as-tu quitté l'emploi Pour te marier à cette pierre D'un gosier mal vissé ou d'un nez pituiteux D'un palais distingué d'un poumon besogneux Ou d'une langue de vipère Avant que de finir au plat sur ce granit Étais-tu préposé au catarrhe au prurit Ou bien à résoudre une quinte Es-tu le doute du rêveur l'orgueil du fat La solution d'un douloureux échec et mat Ou Pexutoire du farniente Agacé par l'insecte au ventre crevant d'oufs Décoloré, suintant, le crachat comateux Sur le trottoir enfin débonde Tandis qu'agonisant sous des pieds indistincts A l'aise enfin chez lui il me dit l'air hautain « Je suis la conscience du monde » |
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Léo Ferré (1916 - 1993) |
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Portrait de Léo Ferré | |||||||||
biographiePoète... vos papiers !, poèmes (La Table ronde, 1956) La Nuit, feuilleton lyrique (La Table ronde, 1956) Mon programme, plaquette auto-éditée (1968) Benoît Misère, récit (Robert Laffont, 1970) Il est six heures ici et midi à New York, plaquette auto-éditée (Gufo del Tramonto, 1974) Je parle à n'importe qui, plaquette auto-éditée (Gufo del Tramonto, 1979) |
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