Léo Ferré |
L'automne dans les bois est cousu de ouatine On y entend les pattes douces de la vie Quelque oiseau malhabile en sifflant dès matines A tiré de sa sieste un hibou de Paris La chlorophylle s'est caillée au bout des branches C'est l'amour qui s'enchante et se meurt à la fois Et la feuille d'automne agonise un dimanche Et le lundi matin on la montre du doigt L'automne caraïbe a des printemps qui flânent C'est le tropique qui trop pique et goulûment Délave son été dans un azur où plane Un soleil gominé qui ne fout pas le camp Ça c'est la poésie monsieur, où meurt l'automne Le poète va pondre un ouf impunément L'automne est mort qu'importe une chanson rayonne Et enroue les pick-up comme un emmerdement Et ce jazz qui vous tape au siphon comme un pic Un vrai déhanchement d'épopée en surtax Un potentiel de brouhaha qui tombe à pic Dans cette épique époque où syntaxent les saxs Et ces nouvelles qu'on vous tend comme une perche Et ces désirs blessés miile fois rapiécés Ces manettes truquées où vainement l'on cherche Une voix bienheureuse à l'horizon clouée |
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Léo Ferré (1916 - 1993) |
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Portrait de Léo Ferré | |||||||||
biographiePoète... vos papiers !, poèmes (La Table ronde, 1956) La Nuit, feuilleton lyrique (La Table ronde, 1956) Mon programme, plaquette auto-éditée (1968) Benoît Misère, récit (Robert Laffont, 1970) Il est six heures ici et midi à New York, plaquette auto-éditée (Gufo del Tramonto, 1974) Je parle à n'importe qui, plaquette auto-éditée (Gufo del Tramonto, 1979) |
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