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Léopold Sédar Senghor |
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C'est Dimanche. J'ai peur de la foule de mes semblables au visage de pierre. De ma tour de verre qu'habitent les migraines, les Ancêtres impatients Je contemple toits et collines dans la brume Dans la paix - les cheminées sont graves et nues. A leurs pieds dorment mes morts, tous mes rêves faits poussière Tous mes rêves, le sang gratuit répandu le long des rues, mêlé au sang des boucheries. Et maintenant, de cet observatoire comme de banlieue Je contemple mes rêves distraits le long des rues, couchés au pied des collines Comme les conducteurs de ma race sur les rives de la Gambie et du Saloum De la Seine maintenant, au pied des collines. Laissez-moi penser à mes morts ! C'était hier la Toussaint, l'anniversaire solennel du Soleil Et nul souvenir dans aucun cimetière. Ô Morts, qui avez toujours refusé de mourir, qui avez su résister à la Mort Jusqu'en Sine jusqu'en Seine, et dans mes veines fragiles. mon sang irréductible Protégez mes rêves comme vous avez fait vos fils, les migrateurs aux jambes minces. I. Ancien royaume du Sénégal. ô Morts ! défendez les toits de Paris dans la brume dominicale Les toits qui protègent mes morts. Que de ma tour dangereusement sûre, je descende dans la rue Avec mes frères aux yeux bleus Aux mains dures. |
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Léopold Sédar Senghor (1906 - 2001) |
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Portrait de Léopold Sédar Senghor | |||||||||
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