Léopold Sédar Senghor |
Joal! Je me rappelle. Je me rappelle les signares à l'ombre verte des vérandas Les signares aux yeux surréels comme un clair de lune sur la grève. Je me rappelle les fastes du Couchant Où Koumba N'Dofêne' voulait faire tailler son manteau royal. Je me rappelle les festins funèbres fumant du sang des troupeaux égorgés Du bruit des querelles, des rhapsodies des griots. Je me rappelle les voix païennes rythmant le Tantum Ergo Et les processions et les palmes et les arcs de triomphe. Je me rappelle la danse des filles nubiles Les chours de lutte - oh ! la danse finale des jeunes hommes, buste Penché élancé, et le pur cri d'amour des femmes - Kor Siga ! Je me rappelle, je me rappelle... Ma tète rythmant Quelle marche lasse le long des jours d'Europe où parfois Apparaît un jazz orphelin qui sanglote sanglote sanglote. |
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Léopold Sédar Senghor (1906 - 2001) |
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Portrait de Léopold Sédar Senghor | |||||||||