Louis Aragon |
Le dormeur éveillé regarde la vie avec des yeux de petit enfant Dormeur quel nuage obscurcit l'azur de ton front L'homme secoue une tête plus pesante que Forage Il voudrait jouer aux quatre coins mais il ne peut Il est tout seul La balie du soleil en vavn s'offre à lui En vain les cerceaux des ponts En vain Henri IV l'invite à chat perché Le monde eoule à ses pieds et les passants ont toujours le même visage Les plus pressés paraissent plus jeunes et les plus vieux paressent A la voir on ne croirait pas la ville en carton ni le soir Faux comme les prunelles des femmes et des amis les meilleurs Quel danger je cours Immobile contre le parapet de l'univers Si j'allais me prendre à ce ehromo l'aspect des maisons à huit heures d'été Vertige le décor devient le visage de la vie La face de cette fille que j'ai tant aimée Pour ses mains ses yeux faits et sa stupidité Comme tu mentais bien paysage de l'amour Il y avait cette place au creux de ton épaule Et les frissons qui glissaient comme une eau sur ma figure Courroux courroux mais tu chantais à voix lasse comme la plus innocente Et tu ne trouvais que des consonnes sourdes Des sons issus du sang pour nommer les lèvres les caresses Tout ce qui dansait entre deux corps comme la flamme du désir Un bourdonnement de mouches sur les fruits signifiait moi-même Et quand j'étais trop las tu laissais avec à propos pendre un bras mûr Il peut sans peine sommeiller Il n'est pas mort Il bouge dans un monde plus mou Ne me parlez pas de la lumière du soleil J'attends que renaisse la dame du souvenir Un grand trou s'est fait dans ma mémoire Un lac où Von peut se noyer mais non pas boire Aucun remords ne t'éveille et tu sens le lit sous tes reins Jusqu'à ce que ce dernier appui s'affaisse et que tu t'enfonces dans le vide Au pays souterrain du songe Alors je retombe en enfance Les livres sont rouges et dorés sur tranche Il n'y a qu'un avenir tout simple Là-bas entre les lianes des forêts bien connues On fait du feu avec des morceaux de bois sec et la boussole permet de s'orienter Pourvu que les porteurs ne se révoltent pas Pourvu que les dormeurs ne se réveillent pas Mon corps je t'appelle du nom que les bouches ont perdu depuis la création du monde Mon corps mon corps c'est une danse rouge c'est un mausolée un tir aux pigeons un geyser Plus jamais je ne tirerai ce jeune homme des bras des forêts |
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Louis Aragon (1897 - 1982) |
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Portrait de Louis Aragon | |||||||||
BiographieLouis Aragon, que son père, un haut fonctionnaire et député, n'a jamais voulu reconnaître, montre très jeune un don pour l'écriture. Il est étudiant en médecine lorsqu'il rencontre André Breton en 1916 avec lequel il se lie d'amitié. En 1918, il publie ses premiers poèmes, puis part, en tant que médecin auxiliaire, au front des Ardennes. Son courage lui vaut d'être décoré de la Croix de Guerre. Principales oeuvresPOÈMES ET POÉSIES Citations de louis aragon |
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