Louis Gallaup de Chasteuil |
Si l'Amour est un feu d'où vient sa froide glace Si Mort d'où vient son vivre animé du Trespas Si douleur d'où le fruit de ses jeunes esbas Si plaisir d'où le dueil qui son plaisir efface S'il est repos d'où vient que la peine il embrasse Si paix qu'il se mutine et s'attise aux combas Si flèche que le cour ne le redoute pas Si liberté d'où vient que luy mesme s'enlasse Si douceur d'où son boire est plus fiel que le fiel Si joye que son cry de pitié bat le ciel Si faveur que sa grâce est l'estreme suplice Si jeunesse d'où vien que les vieux il domtoit Il ne faut que ma voix sa force définisse Tant plus on le fréquente et moins on le cognoit. Si tu pouvois Maillard animer ce tableau Des Grâces des Vertus et de la Saincte flamme Du beau pourtraict qu'Amour a gravé dans mon ame Cent fois je beniroy ta main et ton pinceau Pour attiser mes feux emaille un renouveau De fleurons espanis au verger de ma dame Cerne en deux arcz son front et son oil qui m'enflamme Paroisse de Paphos le plus rare flambeau. Son poil d'or qu'il soit d'or sa joue soit vermeille Et sa bouche petite et petite l'oreille Et son sein haletant souspire ma doulleur Tire encor ce Mais non rabaisse ton courage Je la feins beaucoup mieux que tu ne fait l'ouvrage Mon oil en est le peintre et l'object sa couleur. |
Contact - Membres - Conditions d'utilisation
© WikiPoemes - Droits de reproduction et de diffusion réservés.
Louis Gallaup de Chasteuil (1555 - 1598) |
Portrait de Louis Gallaup de Chasteuil |