Louis-Ferdinand Destouches |
Début juillet, Louis retrouva Paris - et Elizabeth. Un médecin soigne, c'est sa vocation. Mais où, mais dans quelles conditions ? A l'hôpital, dans un dispensaire, un cabinet particulier ? Louis n'était pas trop fixé. Les dix-huit mois qui suivirent son retour furent marqués pour lui d'une sorte de valse-hésitation. Il se domicilia à un endroit, puis un autre. Chercha une clientèle privée, y renonça. Rédigea une seconde pièce de théâtre, sans succès. S'orienta vers la médecine sociale, publia quelques articles et entra comme rédacteur dans un laboratoire pharmaceutique. Allez donc vous y retrouver ! Velléitaire, Louis Destouches? Peut-être, mais finalement l'essentiel pour lui n'était pas là. Patiemment, il finissait d'engranger la documentation nécessaire à son premier roman, et il ne le savait pas encore. Bientôt, ses derniers préparatifs avant le Voyage seraient enfin bouclés. Alors tout serait clair, et il ne lui resterait plus qu'à écrire - en marge de la médecine... Le 2 juillet, il fit enregistrer son diplôme de médecin à Paris et déclara fixer sa résidence à Croissy-sur-Seine. Mais y demeura-t-il jamais ? Sa situation financière était précaire. Ludwig Rajchman toujours disposé à lui venir en aide le recommanda au professeur Léon Bernard, à l'hôpital Laennec. Louis y travailla sans fonction officielle à partir de septembre 1927, s'initiant à la médecine de dispensaire. A Laennec toujours, il retrouva le docteur Guy Morin qu'il avait connu à Rennes en 1919, à la rentrée d'octobre du P.C.N. Agé alors de dix-sept ans, Guy Morin n'avait pas bénéficié des cycles d'études accélérées réservés aux anciens combattants. « Les années ont passé, et je n'ai revu Destouches qu'en 1926 ou 1927, j'étais alors dans un hôpital parisien, au milieu d'une foule d'étudiants, et nous écoutions tous le professeur X., dont l'enseignement, à l'époque, était prestigieux. Tout à coup, le Professeur s'interrompit, traversa la foule des auditeurs, et tendit une main chaleureuse à un personnage qui venait d'entrer. Ce personnage était Destouches. Qu'avait-il fait depuis Rennes ? Je ne sais, et peu importe. Mais, si l'on ajoute que le professeur était israélite, on peut penser que Destouches n'avait pas encore accouché de son antisémitisme. A la sortie, il se lança, sur la médecine en général, en un discours qui eût été ahurissant, s'il ne l'avait tenu lui-même pour une énorme boutade3". » Léon Bernard représentait la France à la Section d'hygiène de la Société des Nations. Il dirigeait aussi la lutte contre la tuberculose pour toute la France. A ce double titre, il n'avait pu manquer d'être en rapport avec la mission Rockefeller. C'est dire si Louis Destouches avait souvent, à un niveau hiérarchique modeste, croisé son chemin. Dans Bagatelles pour un massacre, Céline devait évoquer encore Léon Bernard, en mission à Genève. La gratitude n'était pas le fort de l'écrivain. Il fit du médecin un portrait caustique, un personnage burlesque de comédie. Et puis Léon Bernard était juif. Tout était dit hélas ! « Les savants sont impitoyables sous le rapport vanité... C'est pas, croyez, une petite pause que de rassurer un savant, de bien lui ancrer dans le cassis, que c'est bien lui le premier du monde, le tout excellentissime, qu'on en connaît pas deux comme lui... sous le rapport intuition... bouleversantes synthèses... probité, etc. Ça demande beaucoup de gestes et de paroles et des écritures continuelles et des ruses irréprochables, et puis un culot pas croyable, et puis une mémoire des bobards, absolument extraordinaire, impeccable, extra-lucide (...) pas une seconde de répit pour leur passer des pommades, leur envoyer des petits "rappels", des petits fafiots, des transports gratuits, mille "frais", dix mille confidences, cent mille compliments et puis des tours de Commissions, pour qu'ils puissent venir en personne à Genève, s'acheminer... s'étaler, discourir encore. Bernard Léon de Paris, ce gros rabbin médical, parfaitement prétentieux et nul était un des grands assidus de la Princesse du Léman31... » L'adjoint de Léon Bernard était alors Robert Debré qui se souvint de Louis quand il venait se joindre épisodiquement à leur équipe, vêtu d'un imperméable délavé, l'air malheureux, le visage déjà creusé par les souffrances, les mille expériences douloureuses de la vie. « Louis s'intégra immédiatement à l'équipe de Laennec. Le professeur Debré atteste aujourd'hui qu'il y a beaucoup travaillé, justifiant tout le bien que Rajchman avait dit de lui et forçant littéralement l'estime de ses confrères32. » uns aux autres avec la Seine un peu plus loin, en serpentin, des tramways, des bistrots, une grande désespérance grise sous la fumée des usines et le brouillard de l'hiver. « Je n'avais pas de prétention moi, ni d'ambition non plus, rien que seulement l'envie de souffler un peu, de mieux bouffer un peu. Ayant posé ma plaque à ma porte, j'attendis34. » Ah ! ces pages du Voyage où Céline évoque ainsi son installation à « La Garenne-Rancy », on aurait envie de les citer toutes. De faire la part de l'exagération bien sûr, mais une exagération semblable à un dessin réaliste qui aurait été simplement rehaussé, où tel détail aurait été souligné d'un trait d'encre noire, telle silhouette d'une ombre tragique, pour passer sans effort de Clichy le modèle à « La Garenne-Rancy » la fictive telle qu'en elle-même enfin ce qu'il est convenu d'appeler parfois imprudemment l'éternité littéraire allait la changer. « Les maisons vous possèdent, toutes pisseuses qu'elles sont, plates façades, leur cour est au propriétaire. Lui on le voit jamais. Il n'oserait pas se montrer. Il envoie son gérant, la vache. On dit pourtant dans le quartier qu'il est bien aimable le proprio quand on le rencontre. Ça n'engage à rien. « La lumière du ciel à Rancy, c'est la même qu'à Détroit, du jus de fumée qui trempe la plaine depuis Levallois. Un rebut de bâtisses tenues par des gadoues noires au sol. Les cheminées, des petites et des hautes, ça fait pareil de loin qu'au bord de la mer les gros piquets dans la vase. Là-dedans, c'est nous. (...) « En attendant, quant aux malades, il n'en venait pas "bézef '. Faut le temps de démarrer, qu'on me disait pour me rassurer. Le malade, pour l'instant, c'était surtout moi. « Y a guère plus lamentable que La Garenne-Rancy, trouvais-je, quand on n'a pas de clients. On peut le dire. Faudrait pas penser dans ces endroits-là, et moi qui y étais venu justement pour penser tranquille, et de l'autre bout de la terre encore ! Je tombais bien. Petit orgueilleux ! C'est venu sur moi noir et lourd... Y avait pas de quoi rire, et puis ça m'a plus lâché. Un cerveau, c'est tyran comme y a pas35. » Il ne lui suffisait pas d'attendre ses rares patients à Clichy. Louis voulait continuer d'exercer une activité plus marquante, plus publique. Après la vie facile, bourgeoise et estudiantine de Rennes, après la vie prestigieuse et cosmopolite de Genève, il subissait sans aucun doute le contrecoup de la situation médiocre qu'il vivait alors en banlieue, avec un cabinet minable qui ne suffisait pas à le faire vivre, à lui permettre à plus forte raison d'éponger ses dettes. Une rapide et brillante carrière littéraire, il n'y fallait pas songer pour l'instant. Gallimard qui avait négligé l'Église en octobre 1927 refusait Semmel-weis en juillet 1928, ratant une fois de plus le coche d'un grand écrivain à l'état de promesse. Louis chercha des compensations dans le milieu médical. C'était un pis-aller. Le 13 avril, il fut élu membre de la Société de médecine de Paris, sa candidature ayant été présentée par le docteur Georges Rosenthal36. Devant ses nouveaux confrères, il donna le 26 mai une communication sur le service sanitaire des usines Ford de Détroit, où il reprenait pour l'essentiel les conclusions du rapport adressé au Bureau d'hygiène de la Société des Nations37. En novembre, il publia dans la Presse médicale un article intitulé « Les assurances sociales et une politique économique de la santé publique ». Document très curieux et ambigu où l'on mesure une fois de plus la difficulté à classer l'auteur, politiquement. Est-il un fieffé réactionnaire ? un fantaisiste ? un révolutionnaire trépidant ? un provocateur irresponsable ? un utopiste insignifiant ? Dans son article, il multiplie les tours de passe-passe. Lui l'obsédé des problèmes d'hygiène, soucieux de médecine sociale, après des années d'enquêtes à Genève, des mois d'expérience solitaire à Clichy, ne sait plus très bien où il va. On mesure dans cet article son désarroi intellectuel. Il reprend d'abord l'idée que lui avaient inspirée les usines Ford : les malades sont aussi bien à l'usine que chez eux, insérés dans la vie active que parqués dans des mouroirs sinistres et ruineux. Mais alors, dit-il, il faut créer un corps de médecins du travail. Il vient de le constater dans son cabinet du 36 rue d'Alsace, les patients qu'il reçoit ne savent pas expliquer les maux dont ils souffrent. « Nous n'en sommes pas encore arrivés à ce stade de l'intelligence populaire. Trois mois de clientèle médicale populaire suffisent à nous l'apprendre. Le public ne demande pas à comprendre, il demande à croire38. » Mieux vaut observer le patient à l'usine, là où il travaille, saisir le cas médical dans son milieu d'action, ne pas ignorer les réalités économiques. « Mes confrères savent que la somme des enseignements et des connaissances qu'ils emportent sur un malade au cours d'une visite de ce genre est pratiquement bien supérieure à celle qu'ils retirent d'une consultation dans leur cabinet ou au dispensaire, où le malade "leur tombe de la lune", avec ses explications embrouillées, insuffisantes, désorientées, ses indications si fausses presque toujours sur les conditions hygiéniques de sa vie et de son travail3**. » C'est irréfutable. Mais Louis qui condamne dans le même temps le collectivisme et ses menaces prône une socialisation de la médecine. N'y a-t-il pas là danger d'une police médicale, patronale ? Un souci de l'embauche à tout prix ? Un « totalitarisme » de la médecine ? Louis Destouches rappelle après tout qu'un homme malade peut constituer une excellente recrue industrielle comme un tuberculeux moyen faisait pendant la guerre un aussi bon soldat qu'un autre. Répétons-le, Louis Destouches le révolutionnaire socialisant jugeant incompatible une médecine bourgeoise et le principe socialiste des assurances sociales, est-il un rêveur, un agent du grand capital ou un déstabilisateur anarchisant ? Tout est en germe dans un tel article, les illuminations comme la totale confusion de pensée de l'auteur s'y bousculant à ne plus rien comprendre. Du reste, la rédaction du journal avait pris soin de faire précéder la publication de l'article d'une note prudente de recul, quant aux thèses défendues par Louis Destouches en faveur d'une sorte de militarisation de la médecine. Mais si la rigueur politique, économique et sociale ou la formulation d'un projet cohérent ne sont pas son fort, l'humanité quotidienne, elle, est de son domaine ! On a beaucoup parlé du docteur Destouches médecin des pauvres, de sa compassion pour les misères, les infirmités qu'il devait tenter de soulager, avec plus de bon sens parfois que de science. Il faut à nouveau insister sur cette image. Et nous y reviendrons. Clichy donc était médiocre, l'immeuble de la rue d'Alsace désespérant, les clients trop rares et trop ressemblants les uns aux autres dans leurs souffrances et leurs maladies, leur alcoolisme et leurs aigreurs. En revanche le logement du docteur Destouches ne ressemblait à aucun autre. Jeanne Carayon, la voisine de palier qui préparait alors une agrégation d'anglais, nous en a donné une alerte et savoureuse description : « Pourtant cet appartement-ci trouve le moyen d'offrir de l'imprévu, la "salle d'attente" n'en paraît pas une. Au-dessous de la baie vitrée, contre la plinthe, une longue caisse d'où sortent des touffes de soucis, artificiels en quelque sorte sans l'être, tant ils savent bien évoquer un jardin. Peu de meubles : ils n'attirent pas l'attention qui va toute aux murs où sont accrochés des masques, des objets comme les "coloniaux" en rapportent d'Afrique. Une statue de bois-africaine aussi sans doute - posée à même le sol, avance une main. "C'est le geste des Dieux ; ils font la quête", assure doucement le Docteur qui vient d'entrer40. » Il ne faisait pas toujours payer ses clients, le docteur Destouches. La concierge était ravie, la femme de ménage enchantée. Louis observait ses malades, se penchait au plus près de leurs souffrances, de leur vérité. Pour la première fois, il était au contact quotidien, répété des hommes, il travaillait « sur le tas », il observait, il apprenait, il réalisait son rêve d'enfant du Passage Choiseul tel qu'il allait le répéter par la suite à tous ses interlocuteurs : « Tout petit, je rêvais d'être médecin, de soigner des gens... Je voulais soigner les gens... Vous voyez. Dès l'âge de cinq ans, je crois bien... Aussi loin que je me souvienne41... » Son rêve, en un sens, se réalisait donc. Mais est-il juste de parler vraiment de rêve ? Un rêve peut-être - ou un cauchemar. Quelque chose qui ne pouvait suffire en tout cas à le satisfaire, et qu'il devait compenser par d'autres activités. « Seule la bouchère du rez-de-chaussée est imperméable au fluide, insensible à l'aura du personnage. Elle confie, hostile, à la voisine qui paie son bifteck : "Il paraît qu'il s'en passe, des choses, au-dessus. Je suis sûre qu'ils dansent tout nus." La bouchère aurait-elle fait un trou à son plafond ? Le Docteur, pressé, aurait-il un jour ouvert sa porte en peignoir de bain ? Mais cette suggestion de danse à l'antique ? C'est la concierge qui, dans un élan de fierté, éclaircira le' mystère : "On a une Danseuse dans la maison : l'Américaine du Docteur.... » Les parents de l'Américaine venaient de repartir pour les États-Unis, un peu inquiets sans doute de laisser leur fille en compagnie de cet étrange médecin qu'ils avaient pris en sympathie pourtant, avec qui ils n'avaient pas hésité à sortir plusieurs fois pour des visites, des musées, des promenades. Et cet étrange médecin était à court d'argent. Si les clients ne se bousculaient pas dans son cabinet, les créanciers suisses, eux, se faisaient beaucoup plus pressants. Louis dut multiplier les activités annexes pour trouver d'autres sources de revenus. A la fin de l'année 1928, il se fit engager au laboratoire pharmaceutique « La Biothérapie'» comme rédacteur publicitaire, en charge également de la correspondance avec le corps médical, pour un salaire mensuel de 1 000 francs. Un travail qu'il jugea peut-être humiliant ou indigne de lui mais qu'il conserva jusqu'en 1937 et la parution de Bagatelles pour un massacre. Au conseil d'administration de « La Biothérapie » s'étaient succédé deux présidents d'origine juive. La présence auprès d'eux d'un collaborateur antisémite ne leur sembla guère désirable. On ne s'en étonnera guère. « La Biothérapie » était spécialisée dans les vaccins et la pâte dentifrice. On verra ainsi Louis Destouches chargé de la rédaction (non signéE) du prospectus publicitaire pour le dentifrice Sanogyl en 1931... Au moment où il entrait à « La Biothérapie », Louis dut se résoudre à fermer son cabinet de consultation privée du 33 rue d'Alsace, pour ne conserver que l'appartement. L'absence de clientèle, décidément, lui coûtait trop cher. Il accepta un poste au nouveau dispensaire qui s'ouvrit au début de l'année 1929 au 10 rue Fanny à Clichy. La direction de la Médecine d'jiygiène populaire lui offrait 2 000 francs par mois pour une vacation quotidienne de médecine générale, de 17 heures à 18 h 30... Il officia également, pour un temps, comme médecin consultant au dispensaire Marthe-Brandès, au 35 avenue de Saint-Ouen. Infatigable Louis Destouches ! Décidément, il n'arrêtait pas. Il multiplia aussi, durant l'année 29, les articles médicaux sur les sujets les plus divers, « L'infection puerpérale et les antivirus » pour « la Médecine » en avril, « Notes sur l'emploi des antivirus de Besredka en pansements humides » pour la Société de médecine de Paris, on en passe et de plus savants encore. Dans le même temps, il obtint l'accord de Ludwig Rajchman, pour se faire subventionner par le Bureau d'hygiène de la S.D.N. un voyage d'étude en Angleterre, afin d'y observer le fonctionnement des dispensaires comparables à celui de Clichy, leur manière d'y traiter les maladies vénériennes et de concevoir aussi une alimentation rationnelle des pauvres. Il reçut de Genève une somme de 500 francs, promit un rapport détaillé et séjourna à Londres du 26 mars au 8 avril. C'était au beau milieu des vacances de Pâques. H ne vit pas grand-chose. Ni grand monde. Il n'écrivit aucun rapport. Il dépensa les 500 francs. On n'osera pas écrire que cela surprit Ludwig Rajchman. Au mois d'août, Louis et Elizabeth quittèrent l'appartement de Clichy pour s'installer à Paris, 98 rue Lepic. Pourquoi ? Réponse de la voisine, Jeanne Carayon : « Ce sont les punaises, ces ignobles, qui l'ont chassé. L'invasion a déferlé d'un étage à l'autre, du cinquième au rez-de-chaussée. Des accusations ont été proférées, transmises par la concierge : "C'est ceux d'en haut qui les ont semées, en secouant leurs descentes de lit. - Ça vient des bois de construction. - Ça vient des terrains..." C'est le branle-bas dans l'immeuble, les sommiers renversés les quatre fers en l'air, l'odeur chatouillante du Fly-Tox, celle plus acre du "Mortis" qui exhale au ras des paliers ses vapeurs sulfureuses, malgré les bandes de papier collées. Pour un temps c'est l'enfer. Le Docteur y échappe là-bas... « Mais l'air s'est affadi dans la maison où il ne respire plus43. » Avant de déménager, Louis avait fait à Jeanne Carayon une confidence de taille : « J'écris un roman. J'y travaille depuis quatre ans, surtout la nuit. S'il est publié, vous corrigerez mes épreuves42. » Bien sûr que non, il n'y travaillait pas depuis quatre ans, il venait seulement de s'y mettre, il commençait à le rédiger. Mais retenons ces six premiers mois de Tannées 1929 et ce lieu, l'appartement du 33 rue d'Alsace à Clichy. Les années Céline débutaient. |
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Louis-Ferdinand Destouches (1894 - 1961) |
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