Luc Bérimont |
La guerre, on la dansait dans la cour de l'école Bardés de cheveux fous et de tabliers noirs On sentait l'encre amère, un peu la confiture, Une mouche d'été dormait sur nos devoirs. L'institutrice était une jeune bergère Qui avait entendu la voix de Michelet. Ses yeux fleurs préféraient le rêve à la lecture Ses seins n'avaient jamais bourgeonné dans des doigts. Parfois, les jeudis clairs, elle allait en voiture Acheter à la ville un coupon de satin. Son fiancé, était - disait-on - mort en guerre C'est un très grand malheur quand on n'en compte qu'un. Crève le ciel d'orage et meurt la bergère C'est avec nos cours sourds que nous dansons la guerre. |
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Luc Bérimont (1915 - 1983) |
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Portrait de Luc Bérimont | |||||||||