Luc Bérimont |
je crache sur la braise incandescente des lilas Avec le petit frère Arthur qui (pour cause de grande mise en herbe [additionnelle) n'est pas là ! Je piétine des eaux, belles comme des flammes La jlache, où galvaudaient les pas du doux infâme. Toute la nuit, les rossignols ont déliré dans les jardins Mêlés au sourd soleil des fumiers et des chiens. En dépit de leurs chants, frais comme la rosée Ils piquent le cadavre et la chair avancée. Je pense, en me tournant, que je suis bien pareil - Arthur aussi faisait de la charogne un miel -. À contre-ciel, la lune effrange la Belgique Gardée par un cordon de douaniers et d'anémones Les premiers ont le cul d'un beau bleu métallique: Ils marchent, savourant la tige de leur pipe. Les autres sont tombées du vent, comme une aumône Qui intéresserait la mousse, et puis personne. À quelques pas, dans les ruisseaux à sangliers Une truite qui dort reflète un peuplier. Ah ! le spectacle spectaculaire de ces Ardennes Où le museau des vents renifle les forêts Où de l'or et du noir dans la lumière traînent Accrochant du brouillard au printemps qui se fait Et que dire d'Arthur endormi sur la scène Sur le drap du feuillage et dans le lit du frai ? Poésies complètes (CME, ) |
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Luc Bérimont (1915 - 1983) |
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Portrait de Luc Bérimont | |||||||||