Luc Estang |
J'ai lâché sur la mer un voilier de haut bord, entraîné par de blancs oiseaux venus du Nord, dont les ailes battaient le rythme des voilures. Je savais que le vent se lèverait plus tard à mi-chemin de ces frontières du hasard que le nuage errant franchit à lente allure. Qu'espéraient-ils, quels mots d'au-revoir mensongers, ceux-là qui me voyaient partir, seul passager d'un navire promis aux grandes aventures ? Que la vague, naissante et claire à l'infini, meure à vos pieds, sableuse et rouleuse de nuit, et j'aurai dépassé les horizons suprêmes ; Brume dans les haubans, fuite dans l'inconnu, les cheveux lourds de sel, le corps à demi nu et le vaste ciel noir déployé comme emblème, Ils ont guetté longtemps l'envol des remorqueurs. Moi, sans me retourner, debout, les poings au cour, je respirais la vie au-delà de moi-même. |
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Luc Estang (1911 - 1992) |
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Portrait de Luc Estang | |||||||||