Lucien Becker |
Naissance: Béchy, 31 mars 1911 Décès: Nancy, 25 janvier 1984 Lucien Becker vit son enfance chez sa grand-mère maternelle, le père étant tué au début de la guerre de 1914. Il publie ses premiers recueils alors qu'il est au lycée de Metz. L'un d'eux est préfacé par Henry de Montherlant (Feuillets parfumés de jasmin). En 1931, il devance son appel dans l'armée. Il est envoyé en Syrie, mais il est rapatrié pour ennuis de santé. Inscrit à la faculté de droit de Nancy, il y rencontre Léopold Sédar Senghor avec lequel il se lie d'amitié. En 1936, il entre dans l'administration après avoir réussi le concours de commissaire de police et il épouse Yvonne Chanot. Il se remet à écrire après huit années de silence. La guerre de 1939-1945 oblige le couple à fuir à Marseille. Durant cette période, comme chef de service au ministère de l'Intérieur, il aide de nombreuses personnes, dont ses amis juifs, à fuir vers l'étranger ; il entre en contact avec le maquis du Vercors. Ses poèmes paraissent dans les revues de la « résistance poétique ». À la fin de la guerre, il est affecté aux Renseignements généraux à Paris où son épouse ouvre une librairie. Prenant ses distances avec les milieux littéraires, il publie en 1961 son dernier recueil (L'été sans fin) avant de rompre définitivement avec la poésie. Il finit ses jours à Dieuze et meurt à l'hôpital de Nancy le 25 janvier 1984. LUCIEN BECKER est né à Béchy le 31 mars 1911, ses parents y cultivaient la terre. Dès le début de la guerre son père est tué et la famille se réfugie chez la grand-mère maternelle à Riche. Les premières années du petit Lucien se déroulent entre ses deux sours, sa mère et sa grand-mère, un univers exclusivement féminin. Comme tous les gamins du village il fréquente l'école communale, court les bois et les prés, pêche et se baigne dans la Petite Seille. Un événement va le marquer profondément, il a huit ans quand par un beau jour d'été, le temps d'un éclair, le bel étalon qui broute dans le pré est foudroyé et s'écroule dans l'herbe à quelques pas de lui. J'ai cru que c'était moi déclare-t-il. Le jeune Lucien, d'un coup découvre la ligne de partage entre le monde des vivants et celui des morts. Triste expérience pour un jeune enfant. A douze ans il intègre l'internat du collège Charles Hermite de Dieuze où entre autres découvertes il commence à se passionner pour la poésie. Il découvre Aragon, Eluard, Reverdy, Char, au contact de leurs ouvres, il prend conscience que la poésie est vivante, moderne, qu 'elle donne des ailes aux mots, une chair aux images, qu 'elle est libre, impunément ( Guy Goffette in Rien que l'amour ) Ensuite c'est le lycée à Metz et déjà il publie ses premiers recueils poétiques. Parmi eux Feuillets parfumés de jasmin qu'Henry de Montherlant a accepté de préfacer. Mais rapidement il ne se satisfait plus de ses écrits et Lucien Becker débute une période silencieuse de huit longues années sans rien publier. Echec au baccalauréat, il fait du porte à porte pour placer des aspirateurs tout en supportant très mal la vie quotidienne dieuzoise qu'il trouve étriquée et se lance dans la provocation en fondant avec un ami le G.P.I, Groupement de la Pègre Intellectuelle. Initiative sans lendemain. CHRONOLOGIE Vie et ouvre 1911 (31 mars). - Naissance à Béchy (Moselle). Famille paysanne. 1914. - Décès de Pierre Becker, son père. Installation à Riche chez sa grand-mère maternelle. Vie buissonnière. 1918. - École communale de Riche. Becker se passionne pour le dictionnaire. 1923. - Pensionnaire au collège Charles-Hermite de Dieuze. 1927. - Lecture du premier Manifeste du surréalisme. 1928. - Interne au lycée de Metz. 1929-1930. - Fonde avec un ami le G.P.I. (Groupement de la Pègre Intellectuelle) en réaction contre l'esprit petit-bourgeois de Dieuze. 1931. - Rate son bac. Vend des aspirateurs. Devance l'appel sous les drapeaux. Service militaire à Alep (Syrie). Retour. Faculté de droit de Nancy. 1935. - Concours de commissaire de police. Entrée dans l'administration. 1936-1939. - Épouse Yvonne Chanot et s'installe à Dieuze. 1940. - Débâcle. Commissaire de police à Marseille. 1941-1944. - Naissance de Marie-Thérèse Becker, sa fille, qu'il appellera « Ritou ». Résistance: entre en relation avec le maquis du Vercors, délivre de faux papiers. Amitié avec le peintre marseillais Ambrogiani. 1945-1950. - Nommé à Paris. Yvonne ouvre une librairie. Vie mondaine. 1950. - Vie recluse. 1952-1954. - Obtient un poste à Dakar. Police portuaire. Retrouve son ami Senghor. 1955-1960. - Retour à Paris. Nommé aux Renseignements généraux. 1961-1966. - Becker annonce qu'il n'écrira plus. |
Lucien Becker (1911 - 1984) |
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Portrait de Lucien Becker | |||||||||
BiographieLucien Becker est un poète rare et sa voix unique fut saluée par Camus, Paulhan, Bousquet, Cadou, Char. Né à Béchy (Moselle), en 1911, mort à Nancy en 1984, il a composé, en marge de la vie littéraire et de ses mouvements, une ouvre brûlante autour du corps de la femme, seul rempart contre le néant. Résistant pendant la guerre, il ne cessera de résister à la poésie et à ses entours illusoir L'oeuvre de Lucien BeckerLucien Becker n'est peut-être pas le plus grand poète lyrique de son époque; mais il est, sans nul doute, celui qui se sera tenu au plus près du réel, tout en restant farouchement à l'écart de tout artifice. En cela, il aura prolongé la leçon de Reverdy, sa tension nouée, cette écoute des pas, des heures, alors que le silence même est fait de minéral. |
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