Lucien Becker |
Je saute dans la barque que m'offrent les mouvements rêveurs de la nostalgie et je m'en vais vers mon enfance couronnée des gouttes de rosée de l'accueil. Serait-ce donc une seconde aurore ? Non. C'est une veillée funèbre d'automne où un cercueil - je sais qu'il est fait de souvenirs - me cherche comme une proie. O forêts vierges de senteurs pures et d'yeux piqués comme des étendards sur l'arête molle des insouciances, O Eden où fleurit la neige de nos cris et de nos rires et qui répètes dans ton soliloque désespéré les échos de noms doux comme des étoiles. Je vous ai à peine traversés tant mes pieds étaient pleins d'air et tant je réclamais le bâillon de l'adolescence ! |
Contact - Membres - Conditions d'utilisation
© WikiPoemes - Droits de reproduction et de diffusion réservés.
Lucien Becker (1911 - 1984) |
|||||||||
|
|||||||||
Portrait de Lucien Becker | |||||||||
BiographieLucien Becker est un poète rare et sa voix unique fut saluée par Camus, Paulhan, Bousquet, Cadou, Char. Né à Béchy (Moselle), en 1911, mort à Nancy en 1984, il a composé, en marge de la vie littéraire et de ses mouvements, une ouvre brûlante autour du corps de la femme, seul rempart contre le néant. Résistant pendant la guerre, il ne cessera de résister à la poésie et à ses entours illusoir L'oeuvre de lucien beckerLucien Becker n'est peut-être pas le plus grand poète lyrique de son époque; mais il est, sans nul doute, celui qui se sera tenu au plus près du réel, tout en restant farouchement à l'écart de tout artifice. En cela, il aura prolongé la leçon de Reverdy, sa tension nouée, cette écoute des pas, des heures, alors que le silence même est fait de minéral. |
|||||||||