Lucien Becker |
Tu es née sur un ordre de la lumière qui partage avec toi ses richesses i r comme le reu partage son or avec la nuit, pourtant pleine jusqu'aux montagnes. Ton corps s'éclaire de l'intérieur comme la moisson ou comme la rivière lorsque la clarté se suspend encore au couchant coupé soudain du jour. Il ne faut pas que tu aies peur dans l'immense bagne de l'horizon puisque ton cour peut battre à l'aise derrière mes doigts tendus sur toi. L'amour nous donne alors la force de poursuivre l'aventure du soleil à la seule lueur de nos veines entre des murs qui nous serrent à la gorge. Tu entres dans ma vie avec la certitude que, menée à deux, elle n'aura pas plus de fin que l'éternel matin de la terre, que la nuit surgissant d'entre les siècles. |
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Lucien Becker (1911 - 1984) |
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Portrait de Lucien Becker | |||||||||
BiographieLucien Becker est un poète rare et sa voix unique fut saluée par Camus, Paulhan, Bousquet, Cadou, Char. Né à Béchy (Moselle), en 1911, mort à Nancy en 1984, il a composé, en marge de la vie littéraire et de ses mouvements, une ouvre brûlante autour du corps de la femme, seul rempart contre le néant. Résistant pendant la guerre, il ne cessera de résister à la poésie et à ses entours illusoir L'oeuvre de lucien beckerLucien Becker n'est peut-être pas le plus grand poète lyrique de son époque; mais il est, sans nul doute, celui qui se sera tenu au plus près du réel, tout en restant farouchement à l'écart de tout artifice. En cela, il aura prolongé la leçon de Reverdy, sa tension nouée, cette écoute des pas, des heures, alors que le silence même est fait de minéral. |
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