Lucien Becker |
Dans le quartier solitaire qu'on traverse en hâte des volets qui se ferment sur des rires d'enfants sur des voix très douces très proches La tête d'une femme dans le bocal des vitres aucun mouvement ne donne le sens de sa vie La dernière étoile tombe de la fenêtre comme une larme d'un oil clos Un enfant lance du papier au ciel crie dans le silence qui se fend Une fumée lace le ciel au toit le vent est si las qu'il se pose sur la main un baiser tombe de très haut décroche des feuilles dans les arbres une lampe s'éteint sans cri au tournant de la nuit Les paysages circulaires le ciel sans accrocs dans les casernes la voix la plus calme sans écho La terre n'a pas le vertige dans l'espace sans rampe le regard s'épuise à ne rien voir par-dessus les toits de l'horizon L'homme ouvre des yeux qui veulent voir la mer quelques cloches de soleil dans ses poches quelques aubes dans son cour qui partent sans lever de jour L'homme se referme entrebâillé de souvenirs des aigreurs montent de la mémoire croulent dans les aurores fardées J'entends le battement des siècles sourdre du fond de ma naissance Où demeurent les nuits sucrées du printemps les gens sur leur lit ont des lèvres de cendre L'horizon se hausse jusqu'à en perdre le souffle ne reconnaît qu'un autre horizon l'espace son grand oil clignotant de jours et de nuits Les vies s'en vont comme les nuages du mauvais temps scellées par le mensonge ou le silence alourdies de fantômes sans chaleur Les cours limités comme des étangs L'éternité est-elle si lourde entre les étoiles La pensée a beau faire tache d'huile entre ses berges jaunies de soleil inutile Les étoiles apeurées les baisers légers comme des bulles de savon la terre balayée de grands coups d'ombre la main de soleil qui dure sur le couchant comme vous mentez dans mon sommeil déconcerté Ta porte est ouverte entre les murs du soir ta trappe cède sous mes pas éternels au vent sans effort souffle ta main légère suicide facile comme le regard de l'eau Tout le ciel descend voir la rose de mon sang qui monte de l'aisselle du cour Un peu d'écume bombe les arbres qui entourent ma mort de leur amitié N'appelle point ceux que tu aimes des hommes ils haussent l'épaule comme un toit qui croule ton plaisir creuse le mât des artères de tes yeux lèvent déjà des feuilles de buée Regarde penser le dernier matin de ta vie écoute parler le dernier jour de la terre happe au passage la dernière tige de vent sur ton corps sans regard se hache la lumière sous ton corps sans émoi la terre monte à coups d'épaule Seul tu poursuis dans l'espace sans gare les traînes de ton passé muet pas un mort ne te voit pas un mort ne te cherche les univers sont seuls comme une main coupée L'éternité t'affole se gonfle autour de ta fuite mesure d'étoile en étoile ce qui la sépare de toi -Le soir prête sa voile au monde pour qu'il parcoure le sommeil sans écueils Les paroles sont plus seules quelques -unes font pousser une larme au creux d'une ride d'autres plus secrètes plus proches de leur centre de gravité ne font que deux ou trois cercles autour d'elles L'oreille très fine de la nuit n'entend que la flottaison des étoiles que le bruit d'étoffe des baisers sur les cuisses cossues sur la voilure des seins sur le coquillage incrusté dans le golfe des ventres et toi si près de moi que l'air s'absente entre nous tu fais sourire le battement de tes paupières et je me rends aux plantes de tendresse qui lèvent de ton corps immenses et douces comme des vallées La lumière contourne le cahotement des pierres sous des forêts de lune une veillée de cerfs La vitre du couchant s'abaisse et meurt en un murmure d'étoiles Des cours battent plus fort et dérangent leurs taupinières Les mains se dissolvent en caresses sinueuses Les ongles sont des miroirs à l'ombre des ventres la chemise trop claire un buvard sur la tache des seins Des têtes coupées par la nuit se hissent derrière des yeux de toutes les grandeurs un soupir se balance dans une gorge Un bras levé signale la présence de quelque drame ignoré des toits C'est l'agonie de quelqu'un qui prépare son cour pour une amante qu'il n'a pas encore vue Un visage défait regarde dans chaque maison scrutant dans l'invisible les formes du mal L'hélice du suicide tourne silencieuse en haut de l'escalier Des jambes lourdes passent des ponts fragiles où l'eau s'arrête de courir pour mieux entendre l'envahissement des saules par les nouds coulants du soir Le jour la lame ouverte sur la ville les femmes comètes avec une queue de parfums des jambes tissées de bas plus familiers à la caresse des doigts que la peau les femmes suiveuses d'un fantôme qui marche devant elles à deux mètres du sol les femmes instables comme les hauts trèfles des champs les vitrines fixent de leurs grands regards les passants qui s'attardent les nuques beurrées Parfois des pierres de la rue se haussent pour mieux voir les dessous des femmes Les belles dactylos cinglent les trottoirs de leurs jambes hautes et drues comme la betterave blanche Les putains montent la garde dans leur toile d'araignée Dans les gares les balles du vent sifflent des trains nostalgiques s'arrêtent à regret un panache de rumeur sur la tête et toute la campagne restée dans leurs vitres Le soleil est plié sur les toits certains murs ne connaissent du jour que les reflets que leur renvoient les carreaux incendiés bous l'été il y a des villages qui sont comme des étangs leurs ailes touchent la terre comme celles des oiseaux morts les sirènes se plaignent dans les artères profondes les herbes ont des têtes pesantes privées des caresses d'abeille Les yeux se ferment écluses de lumière le soleil l'épaule contre les portes personne n'ouvrira le soleil met dans la serrure une clef qui tombe Après-midi posées sur la poussière des routes comme un camion qui n'avance pas aucune fleur n'écoute vos aveux discrets les insectes ont fini leur grand bal les feuilles ne sont plus sensibles Sauve qui peut L'oil d'un pont dans un quartier mort regarde de plus loin que le monde ViENDRA-T-Elle la porteuse de seins tranquilles refroidir les mains où s'abrite mon front Je compose mon cadavre à partir de l'os des tempes Tiges coupées de l'oil clair de l'ongle tiges calmes et crémeuses venues de seins plus calmes d'épaules plus crémeuses refaites vos routes sur mon corps J'oublie que tu n'es rien qu'une feuille qu'une position terrestre émerveillée de ma présence ton regard se colle à mon volet d'os et ton doigt compte le bruit de pluie du cour Ta vie menacée comme la mienne par un vent contraire par une nuit sans bouée par une décision prise à mon insu dans le coquillage de la mort qui dort dans l'oreiller Paupières tapissées de cauchemars me percerez-vous demain d'un jour pauvre Toi pars vite tu ne me rejoindras déjà plus je vois ta robe prise dans l'étau du vent qui t'amenait tu seras toujours séparée de moi par des plaines de retard tu ne coïncideras point avec ma minute éternelle Les chemins tremblant de la senteur des trèfles s'en vont dans le soleil l'un vers l'autre échanger leurs passagers d'argile Pas une grange ouverte pour l'haleine d'un courant d'air Près des buissons où les insectes font l'école des paysans muets mangent leur soupe trop salée d'autres dorment une demi-heure la tête unie au levain chaud du sol Les céréales dansent sur les sillons vermoulus le serpent des moissons n'a plus de refuge des voitures hautes comme des toits passent sur des chemins connus seulement des blés La forêt sur sa tête de terre souveraine comme un corps sans paroles bleue de fraîcheur de bière souterraine Les tentes d'ombre dressées sous les arbres n'abritent plus que des mouches de sueur toute la clarté cassée dans les branches Colline comme un cour au-dessus des sources qui se coupent l'aorte avec des cailloux vene au village sur vos béquilles de soleil la fenêtre n'a pas remué son aile entr'ouverte il y a un bourdon désorienté dans le rideau la lumière tête nue sommeille sur le lit défait un enfant se roule avec les poules dans la poussière les cheminées ne voient rien venir de l'étoile des sentiers c'est le soir qu'elles font leurs meilleures pipes qu'elles ont le temps de compter leurs bottes de fumée J'étais une blessure rouge dans les tresses du blé dont la mer arrête la déroute sonnante et vous aussi mes compagnons que le soir en service sur le pont saluait un à un Une cloche blottie au fond du village un passant sur la terre emporte son âme mal pliée sous le cour sans doublure des vaches poussées vers l'oubli des étables du soleil saute sur leur dos perd pied sur le sol haut d'un songe plus sombre les nuages gagnent du retard dans le silence plus épais hésitent dans le carrefour étoile Le vent achève de vivre dans un arbre hoche sa dernière feuille Le col cassé des murs devient plus juste pour un cou d'ombre démesuré Une femme sous forme d'épaule nue gagne froid dans son miroir la buée de ses murmures de ses désirs insoumis est plus fondante sur la vitre calcinée Les oiseaux sont rentrés sous leurs ailes la nuit ravage les coteaux du cour et le désastre sera plus cher aux pommettes du matin les étoiles frôlent la terre de leurs antennes des feuilles mortes vont et viennent aux cuisses des forêts des baisers se parlent à voix basse C'est le pas cadencé sur les dalles éternelles c'est le cri sans écho vers l'étoile de glace c'est le cri vissé dans les gorges écarlates la nuit ses chemins sans poussière ses arbres jusqu'au ciel ne blanchiront pas des touffes de femmes nues Terre brisée de vagues terre sans vol d'oiseaux le continent de ton cour bat comme un filet d'eau tu tournes moins vite autour du piège de ton cour pris lui-même dans la soie des étoiles L'éventail d'une femme s'ouvre sur un lit froissé par mille mains urgentes sa tête coupée de baisers tombe une hanche comme un sillon un soupir retenu par un fil des bouches se nouent roulent sur leurs bords avec le son que fait la nuit descendante la lumière épuisée fait des bulles de jour Les feuilles mortes veillent sous le vertige des arbres la prière ferme sa bouche des messages passent entre les doigts ouverts pour des continents inaccessibles des fleurs étrangement coiffées baignent dans le sirop des songes une fenêtre dans une chaumière respire par son entrebâillement claque des dents depuis tant d'hivers une araignée pense dans ses cordages reliés par des nouds de rosée une femme peu vêtue se noie dans le soir se débat jusqu'à l'horizon un regard compte ses pleurs avant de les verser un sein se forme au contact de la main et ces bourrasques dans les chambres sans plafond et tous les cours perdus dans les bois et les bielles qui s'arrêtent dans les machines souterraines et les vieillards qui se reposent de leur vie contre les murs chauds de l'été et les flambées joyeuses de la mémoire trouant les cendres froides la flaque des yeux comme une autre flaque les ceps transis la dernière pomme la dernière feuille La mort attend derrière un mur sans fenêtres suspendue entre la main et le regard un rideau bouge sur une allée déserte c'est là qu'il faufile ses derniers gestes qu'il écoute une musique ouvrant les miroirs Le ciel surpris par un soir ironique est situé au bord du monde Les lampes chauves sur les fronts obliques sont des poissons de chambre Les glaces n'ont pas retenu ton cadavre allégé de tant de souvenirs de tant de plaintes mal amarrées Les arbres penchés sur l'eau comme une caresse inachevée Ta vie vécue jusqu'au dernier papier de peau pas une mémoire de femme ne se souvient d'elle comme la terre se souvient des étoiles de la nuit Un peu de buée sur la tête trop claire un peu de tendresse mal assemblée dans la main et je la tends cette main à l'arbre bourru au passant poursuivi par les routes usées jusqu'aux os Les litres de clarté jamais bus jamais vides de leur éclatement facile L'alerte dans les chaumes aux aguets très loin très haut entre des villages séparés par des siècles de silence Herbes osseuses tous vos arcs tendus pour les pantoufles du vent formes des jours que renverse un crépuscule complexe formes presque nues où quelques lueurs du sexe flottent a la mature du ciel vous toucherez bientôt les bras qu'on vous tend de ces horizons moins nets de ces bois moins frileux de ces plaines brusquées de soleil de ces ruisseaux braquant tous leurs miroirs sous les arches des herbes La lessive de l'eau s'ébat contre les pierres transparentes les sources sont plus coquettes à l'aisselle des collines le gonflement tiède de l'atmosphère où il passe une rumeur de fenêtres qui s'ouvrent Il n'y a plus d'ombre alitée sur la terre Il y aura des abois plus chauds dans les fermes des pierres poussées à l'improviste des nuits cuivrées d'étoiles moins cinglantes des couchers de soleil moins expéditifs il y aura des rayons de lune dans le songe des hiboux des clairières fruitées sur la tête des femmes La tête vitrée du ciel écoute mieux le cour gagner à petits pas sa prairie compliquée L'ennui se mire aux ongles lisses La crainte d'être oubliées du sommeil rapproche les rives de ma présence Les péniches du cauchemar sont veillées par un oiseau de verre Les arbres lèvent leur main froide vers des hauteurs superposées La nuit risque des pieds blancs sur la ville les rivières font une cravate à la terre les forêts d'angoisse gonflent leurs feuilles avec la pompe du cour L'amour n'est pas rentré ce soir à cause de l'écho tremblant des couloirs Derrière la colline le vent se pousse atteint la route tout en cheveux Le ciel à portée de la main La campagne est sombre comme la bouche d'un tunnel ne descends pas là où est morte la ville le calme a des bordures qui cèdent comme des trappes Au pas la petite peine de chacun sur les sommiers troués Les nuages éconduits de l'autre côté de la terre lourds comme des forêts enfermées par le vent accoudés sur les plaines passives Les pierres bâillent de toutes leurs dents Quelles douces mains s'accouvent sur nos fronts sous quels beaux miroirs se plaignent nos mémoires Sous les cheveux défaits de la pluie la détresse ignore la béatitude des horizons Un geste indifférent résume la démarche du passé nous sommes les cours battus des cours les cris d'usine que la nuit ne peut consoler Monde seul comme une bouteille bue Une feuille descend escalier par escalier au pli de la feuille un éclair nu r r j comme le plafond sur un mourant Personne ne répond à l'appel que tire la terre de sa porcelaine de villes Il n'y a pas de veilleur sur la plus haute montagne et le ruisseau a peur de l'araignée de saule et de la grimace des nuages Les étoiles sont attentives combien ont-elles pointé de leur coup de crayon de passants désespérés de leur tête longue et vide Étale ton corps souffreteux sur l'hôpital des murs blanchis lampe vieille fille tu ne parles pas de ta vie éternelle ta lueur serait peut-être l'étage de silence que m'ont promis les passeurs du songe Tu rentres dans tes fils au moindre geste de jour Les champs perdent pied sous la neige au-dessus des ruisseaux ébréchés par la glace Les arbres jettent en vain leur bras d'alarme L'eau essuie ses carreaux noirs près des fontaines près des maisons et mène ses branches voir la mer d'un pas léger qui marque des vallons Les cheminées ont le cou nu dans la lune trop large Les villages sous leurs plumes sont de grands oiseaux reposés avec comme mouvement juste de quoi faire battre la poitrine plate des fenêtres Le bec plus sombre du plus haut mur guette en vain le guêpier du soleil La côte s'élève comme le lait les pas dans la rue montent jusqu'au ciel les têtes passent à peine de l'entonnoir du col et vont vite vers le tunnel des portes penser aux flocons de chaleur et d'amour Le soleil ses plus beaux épis que des flaques boivent à la place de la nuit Un vent libéré retrouve les grandes voies ferrées de l'éternité Le désir à tue-tête se mesure aux pierres tranchantes des sens à la pâte qui lie les doigts hésitants Un nuage passe qui convoie le duvet chaud de songes sûrs de leur foi Dans le peuplier coulent de brusques barques des lanternes trouent la nuit de leurs grosses tètes Plus blanche est la morte sous les paupières cousues de sommeil plus nette est la cambrure de la terre à la clarté qui déborde dans la nuit ma tête est captive de la mémoire la jetée d'un éclat augmente un front furtif la cloche de colline pèse sur la terre s'élargit jusqu'aux routes Les oiseaux perdent haleine à suivre la trace du jour les étoiles s'éclairent de leurs lampes de poche et se serrent à l'approche de l'éternité Les villages somnolent sous leur couvercle de pierre rêvant tout haut dans la voix des batteuses le matin boit son bol de rosée à table avec les arbres autour des prés Les charrues jouent mal du violon sur les champs savonnés de brume et chaque feuille en tombant emprunte un peu de cette plainte les colonnes muettes de l'ombre supportent les nuages Automne ô belle fille bombée de larmes ô belle blonde qui verses tes seins nus dans la paume retournée du ciel ta bouche entrouverte brille de longues dents obliques tes bois sont des créneaux pour tirer sur l'hiver ta lumière est disjointe par le vertige et tes flaques ont de grands regards L'oil blanc des lampes repousse la nuit sur ses montagnes clignotantes rencontre l'ongle fragile d'un regard Entre les cuisses de la terre il y a un village qui tend ses bras de fumée Dans le ruisseau les cailloux font des cours que touche du doigt une étoile les herbes marchent par bandes à la suite des voitures de vent font des grands signes au-dessus de l'eau Chacune des villes du ciel s'allume comme celles plus folles de la terre à cause des femmes qui éclairent leur corps et des rapides blessés d'incendie Les manches trop longues des rues où les fenêtres vous suivent avec le haussement d'épaule de leurs battants C'est le même jour qui se lève de grand matin des labours tout frais de lessive La pente de vent s'approche essaie le ressort des arbres soulève l'écaillé de l'étang La joie de vivre se fait femme au bord des champs mal peignés où les hommes se lavent à grand soleil la tête nue jusqu'à la dernière tuile de ciel Le frisson qui compte les vertèbres n'a pas perdu sa tondeuse usée S'il y avait une raison de mourir au seuil de ces portes trop hautes de jour si la lumière se caressait de la main si l'on était sûr de ne pas être seul dans les terrains vagues de la mort Les parois tournantes du sommeil ont des globes fixes pour voir les algues qui montent vers la nuit de l'oreille tendue des buissons du coton sanglotant du cour des seins étoiles Le plus haut toit les peupliers captifs passent dans les trouées de brume la terre se serre sous ses collines et rejette le sang des pluies dans les ruisseaux laiteux L'haleine des feuilles mortes à chaque visite de vent à chaque tremblement de la terre afflue du poumon sec des arbres Les chemins déboutonnés n'ont plus de détours secrets pour aller d'un village à l'autre à l'insu des grand'routes La nuit doublée de la nuit des nuages connaît parfois la faveur brève d'un oil curieux d'étoile ou d'un réveil étonné d'oiseau Pierre par pierre chaume par chaume le soleil a replié les champs assis en rond autour des bois La morte en papier gouverne de son ombre centrale des formes qui se comparent à celles du silence et ses veines épurées des doigts moites du sang n'ont plus de tempes bleues Le jour pensif de tous ses feuillages coule les barques désertes des mains de la morte dont le regard se divise comme une chaleur nouvelle et fuit entre les murs des mémoires hautes les regards vivants éclairent leur cône des mêmes yeux suspendus et pèsent sur la terre de tout leur poids. |
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Lucien Becker (1911 - 1984) |
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Portrait de Lucien Becker | |||||||||
BiographieLucien Becker est un poète rare et sa voix unique fut saluée par Camus, Paulhan, Bousquet, Cadou, Char. Né à Béchy (Moselle), en 1911, mort à Nancy en 1984, il a composé, en marge de la vie littéraire et de ses mouvements, une ouvre brûlante autour du corps de la femme, seul rempart contre le néant. Résistant pendant la guerre, il ne cessera de résister à la poésie et à ses entours illusoir L'oeuvre de lucien beckerLucien Becker n'est peut-être pas le plus grand poète lyrique de son époque; mais il est, sans nul doute, celui qui se sera tenu au plus près du réel, tout en restant farouchement à l'écart de tout artifice. En cela, il aura prolongé la leçon de Reverdy, sa tension nouée, cette écoute des pas, des heures, alors que le silence même est fait de minéral. |
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