Madame Guyon |
Naissance: Montargis le 13 avril 1648 Décès: Blois le 9 juin 1717 Jeanne-Marie Bouvier de La Motte-Guyon, appelée couramment Madame Guyon, est une mystique française. Il fallait être Mme Guyon, et s'être engagé comme elle l'a fait dans les voies nocturnes de l'intériorité mystique, pour exprimer si profondément et si finement, sous forme de chanson, la déraison de l'amour. Madame Guyon (1648-1717) surmonte de grandes épreuves avec un dynamisme qui accorde peu de place au « quiétisme » pris au sens ordinaire de paresse. La timidité et le respect des conventions de la jeune femme au début de son mariage laissent place à une volonté de fer et à un esprit de liberté qui affrontent avec intelligence la coalition des structures civiles et religieuses de l'époque. Finalement, après la tempête, demeure chez la vieille dame une vision ample et paisible qui associe le respect des traditions chrétiennes à une grande liberté. Reprenant sa Vie écrite par elle-même voici quelques éléments biographiques: La petite fille est confiée à quatre ans aux bons soins de religieuses. Elle sait comment éviter un simulacre de martyre en leur objectant de manière décidée : « Il ne m'est pas permis de mourir sans la permission de mon père ! » Sa demi-sour religieuse du côté de son père, si habile qu'il n'y avait guère de prédicateurs qui composât mieux des sermons qu'elle, l'éveille à la vie de l'esprit. Mais la jalousie de l'autre demi-sour religieuse et les réprimandes de confesseurs assombrissent cette adolescence. Le « Quiétisme » est le nom que prend au dix-septième siècle la résistance de nombreux mystiques dans le monde catholique au primat exagéré des pratiques extérieures (la religion sociale). Il est symétrique de « Piétisme » dans le monde protestant. Des liens s'établiront d'ailleurs entre ces deux mouvances convergeant vers un « christianisme intérieur » sans structure humaine de pouvoir. En témoigneront les échanges entre disciples guyonniens catholiques ou protestants, français, suisses, hollandais, écossais. « Mme Guyon met l'oraison du coeur au-dessus de « l'oraison de seule pensée » [dans son Moyen court] car la pensée est discontinue, l'esprit ne pouvant penser à une chose qu'en cessant de penser à une autre, tandis que l'oraison du cour n'est point interrompue ... tandis que Bossuet s'oppose, comme Nicole, à une foi nue et à un amour qui ne reposerait sur une connaissance, tout en refusant à la fois un retour sur soi et un retour sur une simple présence de Dieu. Les « actes intérieurs » sont produits par l'attention, et, selon Bossuet, disposent à l'attention. » [Article « Quiétisme » du Dictionnaire de spiritualité, par J. Le Brun, col. 2820 sv.] Jeanne-Marie Bouvier est née le 13 avril 1648 à Montargis dans une famille de riches bourgeois. Mariée à seize ans à Jacques Guyon âgé de trente-huit ans, elle aura cinq grossesses ; deux fils et une fille atteindront l'âge adulte. À dix-huit ans, elle s'éveille à la vie intérieure "sous l'influence de la grâce divine" suite à sa rencontre avec le « bon franciscain » Archange Enguerrand. Elle est alors conseillée par la supérieure des bénédictines de sa ville natale, la mère Geneviève Granger. Cette dernière la présente le 21 septembre 1671 à Jacques Bertot (1620-1681), qui fut un membre du cercle mystique normand de l'Ermitage de Caen dirigé par Jean de Bernières. « Monsieur Bertot », devenu confesseur à l'abbaye de Montmartre (Paris), la dirige ensuite « sur le sentier de l'amour divin ». Choix d'ouvres de Madame Guyon Louis Guerrier, Madame Guyon, sa vie, sa doctrine et son influence, d'après les écrits originaux et des documents inédits. Thèse présentée à la Faculté des lettres de Paris, Orléans, H. Herluison, 1881.(ouvrage pionnier encore utilisable). Louis Cognet, Crépuscule des Mystiques, Paris, Desclée, 1958. (la plus grande partie de cet ouvrage devenu classique porte sur le vécu de Madame Guyon avant 1695). François Ribadeau Dumas, Fénelon et les saintes folies de Madame Guyon, Genève, Éditions du Mont-Blanc, 1968. Françoise Mallet-Joris, Jeanne Guyon, Flammarion, 1978. (vivante évocation de la vie à la Cour, etc.). Pierre-Maurice Masson, Fénelon et Mme Guyon, documents nouveaux et inédits, Paris, Hachette, 1907. Jean Orcibal, Le Cardinal Le Camus témoin au procès de Madame Guyon (1974) pp. 799-818 ; Madame Guyon devant ses juges (1975) pp. 819-834; Introduction à Jeanne Marie Bouvier de la Mothe-Guyon: les Opuscules spirituels (1978) pp. 899-910, dans Études d'histoire et de littérature religieuse, Paris, Klincksieck, 1997. Madame Guyon, Rencontres autour de la Vie et l'ouvre de Madame Guyon, Grenoble, Millon, 1997. (contributions des meilleurs spécialistes). Marie-Louise Gondal, Madame Guyon, 1648-1717, un nouveau visage, Paris : Beauchesne. 1989. (reprend [L']Acte mystique, Témoignage spirituel de Madame Guyon (1648-1717), Thèse de doctorat en théologie : Facultés catholiques de Lyon : 1985). |
Madame Guyon (1648 - 1717) |
|||||||||
|
|||||||||
Portrait de Madame Guyon | |||||||||