Marceline Desbordes-Valmore |
L'haleine d'une fleur sauvage. En passant tout près de mon cour, Vient de m'emporter au rivage, Où naguère aussi j'étais fleur : Comme au fond d'un prisme où tout Où tout se relève à mes yeux. Je vois un enfant aux yeux d'ange : C'était mon peut amoureux ! Parfum de sa neuvième année, Je respire encor ton pouvoir ; Fleur à mon enfance donnée, Je t'aime ! comme son miroir. Nos jours ont séparé leur trame. Mais tu me rappelles ses yeux ; J'y regardais flotter mon âme : C'était mon petit amoureux ! De blonds cheveux en auréole. Un regard tout voilé d'azur. Une brève et tendre parole. Voilà son portrait jeune et pur : Au seuil de ma pauvre chaumière Quand il se sauvait de ses jeux. Que ma petite ame était fière ; C'était mon petit amoureux ! Cette ombre qui joue à ma rive Et se rapproche au moindre bruit, Me suit, comme un filet d'eau vive, A travers mon sentier détruit : Chaste, elle me laisse autour d'elle Enlacer un chant douloureux ; Hélas ! ma seule ombre fidèle, C'est vous ! mon peut amoureux ! Femme ! à qui ses lèvres timides Ont dit ce qu'il semblait penser. Au temps où nos lèvres humides Se rencontraient sans se presser ; Vous ! qui fûtes son doux Messie, L'avez-vous rendu bien heureux ? Du cour je vous en remercie : C'était mon petit amoureux ! |
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Marceline Desbordes-Valmore (1786 - 1859) |
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Portrait de Marceline Desbordes-Valmore | |||||||||
Biographie / OuvresNée à Douai en 1786, elle devient chanteuse puis comédienne et elle épouse en 1817 un certain Valmore, acteur dont elle fera passer le nom à la postérité. Chronologie |
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