Marceline Desbordes-Valmore |
Ce fut un jour pareil à ce beau jour Que, pour tout perdre, incendiait l'amour ! C'était un jour de charité divine Où dans l'air bleu l'éternité chemine ; Où dérobée à son poids étouffant La terre joue et redevient enfant ; C'était partout comme un baiser de mère, Long rêve errant dans une heure éphémère ; Heure d'oiseaux, de parfums, de soleil, D'oubli de tout... hors du bien sans pareil. Nous étions deux !... C'est trop d'un quand on aime Pour se garder... Hélas ! nous étions deux. Pas un témoin qui sauve de soi-même ! Jamais au monde on n'eut plus besoin d'eux Que nous l'avions ! Lui, trop près de mon âme, Avec son âme éblouissait mes yeux ; J'étais aveugle à cette double flamme. Et j'y vis trop quand je revis les deux. Pour me sauver, j'étais trop peu savante ; Pour l'oublier... je suis encor vivante ! C'était un jour pareil à ce beau jour Que, pour tout perdre, incendiait l'amour ! |
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Marceline Desbordes-Valmore (1786 - 1859) |
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Portrait de Marceline Desbordes-Valmore | |||||||||
Biographie / OuvresNée à Douai en 1786, elle devient chanteuse puis comédienne et elle épouse en 1817 un certain Valmore, acteur dont elle fera passer le nom à la postérité. Chronologie |
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