Marceline Desbordes-Valmore |
J'ai presque perdu la vue A suivre le jeune oiseau Qui, du sommet d'un roseau, S'est élancé vers la nue. S'il ne doit plus revenir, Pourquoi m'en ressouvenir ? Bouquet vivant d'étincelles, Il descendit du soleil Éblouissant mon réveil Au battement de ses ailes. S'il ne doit plus revenir, Pourquoi m'en ressouvenir ? Prompt comme un ramier sauvage, Après l'hymne du bonheur. Il s'envola de mon cour, Tant il craignait l'esclavage ! S'il ne doit plus revenir, Pourquoi m'en ressouvenir ? De tendresse et de mystère Dès qu'il eut rempli ces lieux, Il emporta vers les deux Tout mon espoir de la terre ! S'il ne doit plus revenir, Pourquoi m'en ressouvenir ? Son chant que ma voix prolonge Plane encore sur ma raison. Et dans ma triste maison Je n'entends chanter qu'un songe. S'il ne doit plus revenir, Pourquoi m'en ressouvenir ? Le jour ne peut redescendre Dans l'ombre où son vol a lui. Et pour monter jusqu'à lui Mes ailes ont trop de cendre. S'il ne doit plus revenir. Pourquoi m'en ressouvenir ? Comme l'air qui va si vite, Sois libre, ô mon jeune oiseau ! Mais que devient le roseau, Quand son doux chanteur le quitte ! S'il ne doit plus revenir. Pourquoi m'en ressouvenir ? |
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Marceline Desbordes-Valmore (1786 - 1859) |
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Portrait de Marceline Desbordes-Valmore | |||||||||
Biographie / OuvresNée à Douai en 1786, elle devient chanteuse puis comédienne et elle épouse en 1817 un certain Valmore, acteur dont elle fera passer le nom à la postérité. Chronologie |
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