Marceline Desbordes-Valmore |
On est moins seul au fond d'une église déserte : De son père inquiet c'est la porte entr'ouverte ; Lui qui bénit l'enfant, même après son départ, Lui, qui ne dit jamais : "N'entrez plus, c'est trop tard !' Moi, j'ai tardé. Seigneur, j'ai fui votre colère. Comme l'enfant qui tremble à la voix de son père. Se dérobe au jardin tout pâle, tout en pleurs, Retient son souffle et met sa tête dans les fleurs ; J'ai tardé ! Retenant le souffle de ma plainte. J'ai levé mes deux mains entre vous et ma crainte ; J'ai fait la morte ; et puis, en fermant bien les yeux, Me croyant invisible aux lumières des cieux, Triste comme à ténèbre au milieu de mon âme, Je fuyais. Mais, Seigneur ! votre incessante flamme. Perçait de mes détours les fragiles remparts, Et dans mon cour fermé rentrait de toutes parts ! C'est là que j'ai senti, de sa fuite lassée. Se retourner vers vous mon âme délaissée ; Et me voilà pareille à ce volage enfant, Dépouillé par la ville, et qui n'a bien souvent Que ses débiles mains pour voiler son visage, Quand il dit à son père : Oh ! que n'ai-je été sage ! |
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Marceline Desbordes-Valmore (1786 - 1859) |
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Portrait de Marceline Desbordes-Valmore | |||||||||
Biographie / OuvresNée à Douai en 1786, elle devient chanteuse puis comédienne et elle épouse en 1817 un certain Valmore, acteur dont elle fera passer le nom à la postérité. Chronologie |
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