Marceline Desbordes-Valmore |
N'écris pas. Je suis triste, et je voudrais m'éteindre. Les beaux étés sans toi, c'est la nuit sans flambeau. J'ai refermé mes bras qui ne peuvent t'atteindre, Et frapper à mon cour, c'est frapper au tombeau. N'écris pas ! N'écris pas. N'apprenons qu'à mourir à nous-mêmes. Ne demande qu'à Dieu... qu'à toi, si je t'aimais ! Au fond de ton absence écouter que tu m'aimes, C'est entendre le ciel sans y monter jamais. N'écris pas ! N'écris pas. Je te crains ; j'ai peur de ma mémoire ; Elle a gardé ta voix qui m'appelle souvent-Ne montre pas l'eau vive à qui ne peut la boire. Une chère écriture est un portrait vivant. N'écris pas ! N'écris pas ces doux mots que je n'ose plus lire : Il semble que ta voix les répand sur mon cour ; Que je les vois brûler à travers ton sourire ; Il semble qu'un baiser les empreint sur mon cour. N'écris pas ! |
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Marceline Desbordes-Valmore (1786 - 1859) |
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Portrait de Marceline Desbordes-Valmore | |||||||||
Biographie / OuvresNée à Douai en 1786, elle devient chanteuse puis comédienne et elle épouse en 1817 un certain Valmore, acteur dont elle fera passer le nom à la postérité. Chronologie |
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