Marie-Joseph Chénier |
Naissance: Constantinople le 28 août 1764 Décès: Paris le 10 janvier 1811 Marie-Joseph Blaise de Chénier était un homme politique et écrivain français Fils de Louis de Chénier, diplomate et historien, et frère cadet du poète André Chénier, Marie-Joseph Chénier naquit comme lui à Constantinople mais passa son enfance à Carcassonne, fit ses études au collège de Navarre à Paris et devint en 1781, à l'âge de dix-sept ans, cadet gentilhomme dans les dragons de Montmorency. Il passa deux années en garnison à Niort. Il débuta à la Comédie-Française en 1785 avec un drame en deux actes, Edgar, ou le Page supposé, qui fut sifflé du début à la fin. En 1786, la tragédie d'Azémire, qu'il dédia à son ancien condisciple François de Pange, ne connut pas une meilleure fortune. Frère cadet d'André, il naît comme lui à Constanrinople et comme lui fait une expérience militaire. Mais tandis qu'André compose des poèmes, Marie-Joseph a le goût du théâtre. En 1789, la représentation de Charles IXaprès une longue interdiction le rend célèbre. Par ses pièces suivantes, par son élection a la Convention, il s'engage du côté montagnard mais prend ses distances par rapport à Robespierre. Attaqué après la l'erreur, il continue à défendre jusqu'à sa mon ses convictions voltairienncs. On trouvera dans le Chansonnier révolutionnaire'ses hymnes à la liberté (n° 73). à la raison (n° 76), à l'Etre Suprême (n" 92), le «Chant du départ» (n" 97) et T« Hymne du Neuf Thermidor» (n° 110). C'est André, et non Marie-Joseph, qui a immortalisé le nom de Chénier, et le cadet n'est le plus souvent cité aujourd'hui qu'en relation avec la mort de l'aîné, dans laquelle il semble pourtant avéré qu'il n'eut aucune responsabilité. Sous la Révolution et l'Empire, il prolonge, en les mettant superficiellement au goût du jour, les formes poétiques et dramatiques du XVIIIe siècle. Il fut officier, poète, auteur dramatique ; il est l'auteur de Chant du Départ, et sa meilleure tragédie est Charles IX qui eut un grand succès en 1789. Membre de la Convention et de toutes les législatures de 1792 à 1802, il appuya la proposition de Lakanal et Daunou, du 9 octobre 1794, d'affecter une somme de trois cent mille livres à des secours aux gens de lettres, savants et artistes et fit un rapport sur la création de l'Institut. Nommé par le Directoire dans la section de poésie le 20 novembre 1795, l'organisation de 1803 le plaça dans la deuxième classe où il occupa le fauteuil de l'abbé Barthélemy. À la séance solennelle de l'inauguration de l'Institut, il donna lecture d'une poésie. Il fut de ceux qui firent une opposition modérée à Napoléon. Arnault et Daunou ont publié des notices sur Marie-Joseph Chénier. Après la chute de Robespierre, Marie-Joseph fait figure pendant quelques mois de grand politique ; il est membre du Comité de salut public, il participe à la réaction thermidorienne ; plus effacé sous le Directoire, il glisse du centre gauche au centre droit ; l'évolution du Consulat et de l'Empire le rend à la ferveur première de son républicanisme ; son Cyrus lui vaut une disgrâce assez prononcée ; il meurt encore jeune, supportant un certain dénuement avec une grande dignité oppositionnelle. À son fauteuil de l'Académie viendra s'asseoir un autre opposant, bien moins révolutionnaire en politique, bien plus révolutionnaire en littérature : le vicomte de Chateaubriand. Ouvres Théâtre: Edgar, ou le Page supposé, drame en 2 actes, Paris, Comédie-Française (1785) Azémire, tragédie représentée à Fontainebleau le 4 novembre 1786 et à la Comédie-Française le 6 novembre 1786 Charles IX, ou la Saint-Barthélemy, tragédie en 5 actes, Paris, Comédie-Française, 4 novembre 1789, rebaptisée ultérieurement Charles IX, ou l'école des rois. Brutus et Cassius ou les derniers Romains, tragédie (1790, non représentée) : tentative d'adapter le Julius Caesar de Shakespeare aux canons de la dramaturgie classique. Henri VIII, tragédie en 5 actes, Paris, théâtre de la République, 27 avril 1791 : c'était la tragédie préférée de son auteur ; elle pêche par les mêmes défauts que les autres - intrigue peu intéressante, caractères mal dessinés - mais offre davantage de pathétique, notamment dans le personnage d'Anne Boleyn. Jean Calas, ou l'école des juges, tragédie en 5 actes, Paris, théâtre de la République, 6 juillet 1791 : du début à la fin, cette pièce assez ennuyeuse n'offre que le spectacle de la vertu opprimée par un fanatisme tout-puissant. Elle ne fut jouée que trois fois. Caius Gracchus, tragédie en 3 actes, Paris, théâtre de la République, 9 février 1792 : le personnage principal est un peu plus fortement tracé qu'à l'accoutumé dans les pièces de Chénier et on relève quelques belles tirades, mais l'action est inexistante. Le Camp de Grand-Pré, ou le triomphe de la République, divertissement lyrique en 1 acte, Paris, Académie de musique, 27 janvier 1793, musique de François-Joseph Gossec, chorégraphie de Pierre-Gabriel Gardel : Ce divertissement, composé à l'automne 1792, est destiné à célébrer la bataille de Valmy. Il fut représenté à l'Opéra avec un succès limité. Fénelon, ou les Religieuses de Cambrai, tragédie en 5 actes, Paris, théâtre de la République, 9 février 1793 : la pièce connut le succès grâce à l'interprétation de Fénelon par Monvel. Timoléon, tragédie en 3 actes avec des chours, musique d'Étienne Nicolas Méhul (1794) Cyrus, tragédie (1804) Tibère (1819), tragédie en cinq actes, représentée pour la première fois en 1844 : sans doute le chef d'ouvre dramatique de Marie-Joseph Chénier. Philippe II, tragédie en 5 actes. Odipe roi, tragédie en 5 actes avec chours, imitée de Sophocle. Odipe à Colone Nathan le Sage, drame en 3 actes, imité de Lessing. Les Portraits de famille, comédie. Ninon, comédie. Poésies et divers Épître à mon père (1787) La Mort du duc de Brunswick, ode (1787) Poème sur l'assemblée des notables (1787) Dialogue du public et de l'anonyme (1788) Le Ministre et l'Homme de lettres, dialogue (1788) Courtes réflexions sur l'état civil des comédiens (1789) Dénonciation des inquisiteurs de la pensée (1789) Idées pour un cahier du tiers-état de la ville de Paris (1789) De la Liberté du Théâtre en France (1789) Dithyrambe sur l'Assemblée nationale (1789) Épître au Roi (1789) Lettre à M. le comte de Mirabeau sur les dispositions naturelles, nécessaires et indubitables des officiers et des soldats français et étrangers (1789) Hymne pour la fête de la Fédération, le 14 juillet 1790 Ode sur la mort de Mirabeau (1791) Opinion sur le procès du Roi (1792) Strophes qui seront chantées au Champ de la Fédération le 14 juillet 1792, musique de François-Joseph Gossec Hymne sur la translation du corps de Voltaire, musique de François-Joseph Gossec (1793) Hymne à l'Être suprême (1793) Chant des Sections de Paris (1793) Hymne à la liberté, pour l'inauguration de son temple dans la commune de Paris, 20 brumaire an II, musique de Gossec L'Hymne du 10 août, musique de Charles Simon Catel Le Triomphe de la République Le Chant du Départ, musique d'Étienne Nicolas Méhul (1794) Ode à la Calomnie, en réponse à la ″Queue de Robespierre″ (1794) Hymne à la Raison (1794) Chant des Victoires (1794) Ode sur la situation de la République française durant l'oligarchie de Robespierre (1794) Hymne du 9 thermidor (1795) Le Docteur Pancrace, satire (1796) Épître sur la calomnie (1796) Le Vieillard d'Ancenis, poème sur la mort du général Hoche (1797) Hymne pour la pompe funèbre du général Hoche (1797) Le Chant du Retour (1797) Pie VI et Louis XVIII (1798) Discours sur les progrès des connaissances en Europe et de l'enseignement public en France (1800) Les Nouveaux Saints (1800) Les Miracles, conte dévot (1802) Petite épître à Jacques Delille (1802) Les Deux Missionnaires (1803) Discours en vers sur les poèmes descriptifs (1805) La Promenade (1805) Epître à Voltaire (1806) La Retraite (1806) Hommage à une belle action (1809) Tableau historique de l'état et des progrès de la littérature française depuis 1789 (1818) Épître à Eugénie Épître d'un journaliste à l'Empereur A la liberté |
Marie-Joseph Chénier (1764 - 1811) |
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Portrait de Marie-Joseph Chénier | |||||||||