wikipoemes
paul-verlaine

Paul Verlaine

alain-bosquet

Alain Bosquet

jules-laforgue

Jules Laforgue

jacques-prevert

Jacques Prévert

pierre-reverdy

Pierre Reverdy

max-jacob

Max Jacob

clement-marot

Clément Marot

aime-cesaire

Aimé Césaire

henri-michaux

Henri Michaux

victor-hugo

Victor Hugo

robert-desnos

Robert Desnos

blaise-cendrars

Blaise Cendrars

rene-char

René Char

charles-baudelaire

Charles Baudelaire

georges-mogin

Georges Mogin

andree-chedid

Andrée Chedid

guillaume-apollinaire

Guillaume Apollinaire

Louis Aragon

arthur-rimbaud

Arthur Rimbaud

francis-jammes

Francis Jammes


Devenir membre
 
 
auteurs essais
 

Maurice Maeterlinck



Cloche à plongeur - Poéme


Poéme / Poémes d'Maurice Maeterlinck





Ô plongeur à jamais sous sa cloche !
Toute une mer de verre éternellement chaude !
Toute une vie immobile aux lents pendules verts !
Et tant d'êtres étranges à travers les parois !
Et tout attouchement à jamais interdit !
Lorsqu'il y a tant de vie en l'eau claire au-dehors !



Attention ! l'ombre des grands voiliers passe sur les dahlias des forêts sous-marines ;
Et je suis un moment à l'ombre des baleines qui s'en vont vers le pôle !

En ce moment, les autres déchargent, sans doute, des vaisseaux pleins de neige dans le port !



Il y avait encore un glacier au milieu des prairies de
Juillet !

Ils nagent à reculons en l'eau verte de l'anse !

Ils entrent à midi dans des grottes obscures !

Et les brises du large éventent les terrasses !

Attention ! voici les langues en flamme du
Gulf-Stream !

Écartez leurs baisers des parois de l'ennui !

On n'a plus mis de neige sur le front des fiévreux ;

Les malades ont allumé un feu de joie,

Et jettent à pleines mains les lys verts dans les flammes !



Appuyez votre front aux parois les moins chaudes,
En attendant la lune au sommet de la cloche,
Et fermez bien vos yeux aux forêts de pendules bleus et d'albumines violettes, en restant sourd aux suggestions de l'eau tiède.



Essuyez vos désirs affaiblis de sueurs ;

Allez d'abord à ceux qui vont s'évanouir :

Ils ont l'air de célébrer une fête nuptiale dans une cave ;

Ils ont l'air d'entrer, à midi, dans une avenue éclairée de

lampes au fond d'un souterrain ;
Ils traversent, en cortège de fête, un paysage semblable à

une enfance d'orphelin.



Allez ensuite à ceux qui vont mourir.

Ils arrivent comme des vierges qui ont fait une longue

promenade au soleil, un jour de jeûne ;
Ils sont pâles comme des malades qui écoutent pleuvoir

placidement sur les jardins de l'hôpital ;
Ils ont l'aspect de survivants qui déjeunent sur le champ

de bataille.
Ils sont pareils à des prisonniers qui n'ignorent pas que

tous les geôliers se baignent dans le fleuve,
Et qui entendent faucher l'herbe dans le jardin de la

prison.

Contact - Membres - Conditions d'utilisation

© WikiPoemes - Droits de reproduction et de diffusion réservés.

Maurice Maeterlinck
(1862 - 1949)
 
  Maurice Maeterlinck - Portrait  
 
Portrait de Maurice Maeterlinck
mobile-img