Max Elskamp |
Et c'est d'abord par deux, par trois, Misères à petites croix : Pain dur et froid ainsi qu'un givre Et qui renchérit à la livre, Et neige en linceul comme un mort, Imposant aux champs son décor. Puis, c'est gerçure aux mains qui brodent, Retardant les doigts qu'incommode Le fil, et lors, aux mauvais yeux, Les lampes dures au milieu Des aiguilles allant-allées Au long des toiles déroulées ; Et c'est après, et c'est encor, Portes de bois où font les morts. Ceux qui savent quotidienne La plainte des enfants qui viennent Comme des oiseaux, sans raison, Regarder rire les maisons. Or, c'est ainsi le mauvais leurre Des cadrans qui disent les heures, Montrant, à midi-des-repas, Chambre blanche et vides les plats ; Puis, c'est aussi par deux, par trois, Bouches mourantes et sans voix Pour se plaindre de leur calvaire, Et c'est alors grande misère. Mais joie de mon cour réjoui, - Elle est si bonne cette année - Mais joie, pour la faim, j'ai des fruits Que printemps très doux a noués, Et, pour la soif aussi, des puits D'eaux heureuses de se donner, Plus Noël ! des bois désireux De faire hiver doux, cette année, Dans mes maisons avec du feu. Or, c'est beau temps et sans adieu, Automne et riez les dents blanches, Et mes paniers faites au mieuxDans les greniers où c'est dimanche De choses chères aux gens vieux Qui s'en vont comme sous des branches, Des Louises-bonnes-d'Avranches, A tous mes Bons-Chrétiens, pieux Prendre soin avec leurs mains blanches. Mais lors, c'est mon cellier qu'on range Et, bouches, exaucez vos voux Et riez, les enfants aux anges, A lèvres allées jusqu'aux yeux, Comme aux fêtes ici l'on mange Les jeunes à côté des vieux, Pour que vos cours n'aient plus de doute Et que les mots que je vous dis Soient vraiment ceux que l'on écoute. Car, je vous prendrai dans ma barque, Aussi mes frères et mes sours, Et mes bons cousins les pécheurs Vous diront où le poisson parque, Dans la mer de leurs jours entiers Où, jusqu'à paniers criant grâce, C'est marée s'entassant aux nasses, Comme ouailles dans un sentier. Or, vous verrez lors mes filets, Et comme Pierre est secourable Aux jeudis qu'il veut favorables Pour la sole et le carrelet, Et le lundi Jean en personne, En basses eaux à flot d'Automne, Aux écoutes rendre la main Quand le brouillard dit les églefins, Comme aussi fêtes sur vos tables Les femmes d'ici à bras nus, Et miracles de saintes-fables Alors à bouche que veux-tu. |
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Max Elskamp (1862 - 1931) |
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Portrait de Max Elskamp | |||||||||
Biographie / chronologie1862 - Naissance à Anvers, rue Saint-Paul, de Max Elskamp. Ouvres / orientation bibliographiqueOuvres |
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