Michel Beaulieu |
tu vas tu vaques à tes affaires tes navigations coutumières dans la fluidité de la ville où se rétrécit ton territoire jusqu'à la peau de chagrin comme tout un tu te débrouilles tant bien que mal et plutôt mal que bien sur le plan pécuniaire tu écoutes chaque soir ou presque attentivement le journal télévisé la voix de Catherine bergman et celles des correspondants à l'étranger depuis quand gardes-tu tes distances devant l'histoire le passé l'avenir tu as beau te dire sait-on jamais tu vis dans la tranquille assurance du lendemain jamais tu ne rentreras pas jamais tu n'abandonneras derrière toi tes familles tu vas tu vaques à tes affaires les heures passées derrière la table de travail derrière arrêtes-tu la quatrième ligne écrite et pourquoi pas devant pas le long de l'un des longs côtés les lignes où s'appuie la calligraphie tracent un treillis contre l'opacité du papier du lignage qui ne révèle nulle transparence et tu seras rentré trop tard pour les informations le début du dernier film un livre attend que tu t'étendes plus tard quand les mots ne s'offriront plus ni les visions saisies dans leur déchirante proximité leur approximation ni l'étape suivante du voyage et chaque fois tu te demandes à quoi bon voir demain seulement le voir que la peau rayonne entre les doigts |
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Michel Beaulieu (1941 - 1985) |
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Portrait de Michel Beaulieu | |||||||||