Michel Deguy |
D'abord décéda le trépas primitif - quand le mort s'éloignait de dos vers une limite étrangère, vers le contre-domaine à demi invisible, d'où il reviendrait décuplé contre le clan à moins que des sacrifices n'accomplissent son exil. A son tour décéda le mort qu'Homère appelle idole, l'exsangue qui rôdait au bord des tueries, l'idole plaintive, l'exténué qu'Ulysse ranimait sur la fosse propice. Bientôt la mort ne fut plus même l'affranchi socratique à qui convenait le mouvement de monter, le spirituel qui se rapatriait en l'Idée, ce morceau de lumière s'exaltant vers sa source. Il se fit cette cire mal fardée, chose lisse et jamais enterrée, l'embaumé dans la nécropole de néon, l'immortel de la Place rouge où refuse de se terminer le défilé des funérailles, singerie d'éternité. Et maintenant cette chose sale aux cénotaphes des consciences ! |
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Michel Deguy (1930 - ?) |
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Portrait de Michel Deguy | |||||||||
Biographie / OuvresMichel Deguy, né en 1930 à Paris, est professeur à l'Université de Paris VIII. Président du Collège International de Pliiloso-phie de 1989 à 1992, il préside la Maison des écrivains (jusqu'à fin 1998) et le Centre International de poésie de Marseille. Il est rédacteur en chef de la revue Po&sie (Beliu), membre du comité de la revue Les Temps modernes. Après les prix Fénéon, Max Jacob et Ma |
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