Michel Deguy |
Le jour roule sur le chant des tourterelles. La bourrasque au bruit d'edredon livre le ciel au soleil. L'âme se défroisse sur le lit des os. Le pont-levis du chemin s'abaisse vers la mer ; hors du manoir des pins suis allé demander le poème des dunes, entre l'écume et le maïs. Etape aux portes des champs; le vent la lève, il faut partir. Un courlis prisonnier du roncier crie comme un courlis blessé. Echos de lumière sous le verger roman ; frisson de joie dans la volière des trembles ; le pommier met ses boucles d'oreille ; les bleuets montent sur les barricades ; la rivière passe sous les fleurs. Des colombes s'abattent : flocons de la lune pâle à midi. Je vois les papillons papillonner à la rencontre. Pin et chêne je les entends s'essouffler l'un vers l'autre; partout deux mains tentent de se rejoindre. La lumière prend feu aux ardoises, qui la concentrent vers la terre : foyer du village aux quatre temps. La nuit le toit doublera l'ombre. |
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Michel Deguy (1930 - ?) |
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Portrait de Michel Deguy | |||||||||
Biographie / OuvresMichel Deguy, né en 1930 à Paris, est professeur à l'Université de Paris VIII. Président du Collège International de Pliiloso-phie de 1989 à 1992, il préside la Maison des écrivains (jusqu'à fin 1998) et le Centre International de poésie de Marseille. Il est rédacteur en chef de la revue Po&sie (Beliu), membre du comité de la revue Les Temps modernes. Après les prix Fénéon, Max Jacob et Ma |
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