Michel Deguy |
La nuit de juin aux éventails de rhubarbe La nuit de juin comme une touffe de roseaux près du visage La nuit de juin aux cillements de notus Parmi les jeunes peupliers couleur de tombe L'homme frôlé de catastrophe s'y apaise La nuit de juin pareille à l'estuaire lassé Qui contourne des radeaux de tourbe Sous la lune couleur du plus haut pic. Le jeu bigarré a cessé. Les bêtes indistinctes reprennent haleine à l'unisson de la rivière, recrues en la nuit où tout bat plus lent. La nuit de juin en aube abrite pour demain la prairie maintenant grise comme la source, et l'arbre et la maison grise. La housse laiteuse monotonise les différences. Une même taie gante les lis, gaine les peupliers ; la nuit garde-saules confond les bêles et les souches ; trêve au tête-à-têle des génisses et du passant, des oiseaux noirs et des rongeurs traqués ; les nuages font jaséyer le drapeau blanc de la lune. |
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Michel Deguy (1930 - ?) |
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Portrait de Michel Deguy | |||||||||
Biographie / OuvresMichel Deguy, né en 1930 à Paris, est professeur à l'Université de Paris VIII. Président du Collège International de Pliiloso-phie de 1989 à 1992, il préside la Maison des écrivains (jusqu'à fin 1998) et le Centre International de poésie de Marseille. Il est rédacteur en chef de la revue Po&sie (Beliu), membre du comité de la revue Les Temps modernes. Après les prix Fénéon, Max Jacob et Ma |
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