Michel Fardoulis-Lagrange |
(extraits) I Les jours en tête, il fallait marcher sans cesse dans les dunes. Nous avions des jumelles pour regarder la mer et nous rapprocher des temps anciens des monstres marins. Cela dépendait souvent de la longueur de la courbe observée : pouvoir nous redécouvrir, inconnus, et pourtant venant à la rencontre de nous-mêmes. II Désensablés, statues de sel. Il n'était pas rare que nous soyons aussi en butte à des racines noueuses sorties du sol tels des rapaces suppliciés. Au milieu des travaux de soutènement, le dimanche, attenant à la gloire. III Les équivalences s'étendaient à perte de vue et les normes d'éternité. Peut-être avons-nous oublié ce qui nous appartient. Car voici la courbe répandant son écume, sa faune qui s'étiole sans jamais atteindre des heures semblables. IV Tout s'amasse, lumière sur lumière, ombres séculaires sur le flanc de ces nudités. Du silence qui s'abrite dérivent les cris. La noyée attachée à l'avant du bateau possède la science de la marche des étoiles. V Irions-nous jusqu'au dépliemcnt dernier du ciel ? Alors que de chaos azurés, de troupeaux prestigieux, de hardes ! Tout se module selon nos prévisions, quand nous repérons à marée basse celui qui s'invalide ; en s'éloignant, il épuise l'infini. Pour le rattraper il faudra enjamber le present |
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Michel Fardoulis-Lagrange (1910 - 1994) |
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Portrait de Michel Fardoulis-Lagrange | |||||||||