Michel Houellebecq |
J'aimerais bien avoir quelques contemporains Quand l'insomnie creuse mes nuits, parfois, très tard ; J'aimerais tellement rencontrer des regards, Parler avec des gens comme on parle aux humains. Muré dans ma méfiance et ma timidité, La nuit semble si longue à mon cerveau malade J'aimerais bien parfois avoir des camarades, On me dit que je perds mes meilleures années. Ah ! ces adolescentes que je n'ai pas aimées Quand je prenais le train de Crécy-la-Chapelle Le samedi midi, revenant du lycée ; Je les voyais bouger et je les trouvais belles. Je sentais battre en moi un monde de désirs Et le samedi soir je regardais ma gueule ; Je n'osais pas danser, je n'osais pas partir, Personne ne m'embrassait. Je me sentais bien seul. Je me méprisais tant que je voulais mourir, Ou vivre des moments forts et exceptionnels ; Aujourd'hui je m'efforce à ne pas trop souffrir, J'approche de la fin. Je rejoins le réel. |
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Michel Houellebecq (1956 - ?) |
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Portrait de Michel Houellebecq | |||||||||