Mohammed Achaâri |
Le mur Au creux de l'obscurité il n'y a que sa page épaisse blanche une page de neige étanche Au-dessus de son firmament je pose des oiseaux verts des poissons arc-en-ciel des cils des prunelles et puis rien rien sauf les pierres lourdes qui restenl dressées comme un miroir dans l'obscurité Je porte mon regard à leur cime et je vois une parcelle bleue que je suppose être le ciel ou la mer Avec mes ongles et mes artères j'escalade le corps du mur jusqu'à la disparition du bleu Je saisis alors que celui-ci n'est autre que le sombre de l'épaisseur Le mur est mur Le mur est le mur d'un autre Le mur est le mur de lui-même Si tu t'y appuies que tu fermes les yeux et désespères un autre mur poussera entre tes mains un autre s'élèvera de ton corps puis toi aussi tu t'élèveras pierre épaisse tu t'élèveras et deviendras le mur de toi-même Quelqu'un viendra s'écrouler de désespoir devant toi puis s'élèvera lui aussi comme un miroir dans l'obscurité |
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Mohammed Achaâri (1951 - ?) |
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Portrait de Mohammed Achaâri | |||||||||