Mohammed Bennis |
L'eau inaugure le lieu L'eau, âme libre venant à toi du moindre obscur Écoute l'eau toi qui passes cette porte Premier pas est l'amour Tous les suivants gravissent la mémoire pour saluer les passants Ici, nul étranger Tous frères nous sommes venus glorifier la pureté de l'eau Ô souveraine qui veilles à la pureté n'oublie pas qu'entre tes mains l'eau fait fleurir l'âme et coule jusqu'à l'infini Rien ne te sépare de cet air rien de ce silence Que je touche une pousse revient pour moi à toucher l'étoile Notre nature est la même Ici. j'écoute les entrailles qui scandent Écris le salut écris l'absence Si j'étais ici une fois je serais toujours ici Les plafonds ne sont pas moins hauts que le ciel les branches pas plus lentes que l'aile d'une tourterelle L'escalier qui conduit à ma chambre mène aussi au théâtre des mots Scrute cette lumière jaillissant de la pierre Les coins écartés du jardin se rapprochent les uns des autres Le courant d'eau les pousse dans la paix de la vasque solitaire Lente, l'ombre avance portant nos pas vers ce que nous ne connaissons pas Libère-toi de l'allégresse de la fin Tu es voué à cette marche d'une âme l'autre et les revenants ne se rappellent plus qui tu es Habite la chambre du silence Comme un sourire retenu les miroitements reproduisent des fleurs jamais semblables Le jardin accueille chaque fois les premiers souffles A chaque pas commence la danse L'Andalousie n'est pas un vocable Regarde ces couleurs de musique ces traces d'amants Ne cherche pas d'autre lieu Ici est l'Andalousie de l'eau ton Andalousie Le jardin des déserts recueille mes amis errants l'un après l'autre Ils sont ici échangeant des coupes de vin sans relâche Les nuits se déversent sur des pentes descendant vers les vallées du silence Mais les amis se réunissent ici nuit après nuit jardin désert |
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Mohammed Bennis (1948 - ?) |
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Portrait de Mohammed Bennis | |||||||||