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Moïse Amyraut



Sonnet ix - Sonnet


Sonnet / Poémes d'Moïse Amyraut





De lente joye, et de douleur soudaine,

De longs desseins qui nous trompent souvent,
D'ardens désirs qui pourchassent le vent,

De vray tourment, et de liesse vaine.



De faux espoir, et de crainte certaine,
De mal sensible, et de bien décevant,
De plaisir mort, et d'un ennuy vivant,
De tout cela se plaist la race humaine.



Chetive race et mal-heureuse et foie,

Ton bien s'enfuit comme un
Tygre léger,



Ou comme un trait ou comme un vent qui vole.

De tes cotez le mal ne peut bouger,
Et toutesfois ceste vie t'afole
Chetive race et mal-heureuse et foie !

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Moïse Amyraut
(1596 - 1664)
 
  Moïse Amyraut - Portrait  
 
Portrait de Moïse Amyraut
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