Nicolas Boileau |
Il n'y a que l'approbation de la postérité qui puisse établir le vrai mérite des ouvrages. Quelque éclat qu'ait fait un écrivain durant sa vie, quelque éloges qu'il ait reçus, on ne peut pas pour cela infailliblement conclure que ses ouvrages soient excellents. De faux brillants, la nouveauté du style, un tour d'esprit qui était à la mode, peuvent les avoir fait valoir, et il arrivera peut-être que dans le siècle suivant on ouvrira les yeux, et que l'on méprisera ce que l'on a admiré. Nous en avons un bon exemple dans Ronsard, et dans ses imitateurs, comme du Bellay, du Barras, Desportes, qui dans le siècle précédent ont été l'admiration de tout le monde, et qui aujourd'hui ne trouvent pas même de lecteurs. (...] Et il ne faut point s'imaginer que la chute de ces auteurs soit venue de ce que les langues de leur pays ont changé. Elle n'est venue que de ce qu'Us n'avaient point attrapé dans ces langues le point de solidité et de perfection qui est nécessaire pour faire durer et pour faire à jamais priser ces ouvrages. |
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Nicolas Boileau (1636 - 1711) |
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Portrait de Nicolas Boileau | |||||||||