Nicolas Germain Léonard |
Naissance: 1744 Guadeloupe Décès: 1793 Ne à la Guadeloupe, il y retourne exercer des charges officielles (1784-1792). Nicolas-Germain Léonard est un poète français Cette expérience se mêle dans les Idylles morales (1766) aux souvenirs antiques et à sa découverte des poètes allemands et anglais. « Lorsqu'on lit les Idylles de Léonard qui sont loin d'être parfaites, il semble qu'on se trouve devant le brouillon d'un poème du XIXr siècle» (Roben Sabarier). Les poètes du XIXe siècle l'ont en tout cas pratiqué et Lamartine lui emprunte ce vers : «Un seul être me manque et tout est dépeuplé. » Léonard compose par ailleurs deux romans sous le signe de Rousseau et de Richardson, La Nouvelle Clémen-tine (1774) ei les Lettres de deux amants habitants de Lyon (1783). Nicolas-Germain Léonard fut amené très jeune en France où il fit ses études. Il n'avait que dix-huit ans lorsqu'il fut, comme poète, couronné par l'Académie de Rouen pour une pièce sur les idées religieuses. Il composa ensuite des Idylles morales dont il publia un recueil en 1766. Nicolas-Germain Léonard est un écrivain guadeloupéen du dix-huitième siècle que l'histoire littéraire a peu à peu oublié. Il s'agit de profiter de l'attention nouvelle portée à la poésie du siècle des Lumières pour faire retentir à nouveau la voix et le vers de Léonard, véritable poète qui fait entendre en poème ou en prose les premières notes d'un lyrisme qui va se déployer au siècle suivant : l'histoire comme l'esthétique invitent à éditer, dans leur intégralité, ces textes introuvables et pourtant mémorables. Léonard avait dix-huit ans lorsque parut en France (1762) la traduction des Idylles de Gessner par Huber, laquelle obtint un prodigieux succès et enflamma beaucoup d'imaginations naissantes. Les journaux, les recueils du temps, les étrennes et almanachs des Muses furent inondés de traductions et imitations en vers, d'après la version en prose. Gessner, le libraire-imprimeur de Zurich, devint une des idoles de la jeunesse poétique, comme cet autre imprimeur Richardson pour sa Clarisse. De tels contrastes flattaient les goûts du XVIIIe siècle, qui était dans la meilleure condition d'ailleurs pour adorer l'idylle à laquelle ses moeurs se rapportaient si peu. On eut alors en littérature comme la monnaie de Greuze. Parmi la foule des noms, aujourd'hui oubliés, qui se firent remarquer par l'élégance et la douceur des imitations, Léonard fut le premier en date et en talent, Berquin le second. L'idylle, telle que la donnait Gessner et que la reproduisait Léonard, était simplement la pastorale dans le sens restreint du genre. Le genre idyllique, en effet, peut se concevoir d'une manière plus étendue, plus conforme, même dans son idéal, à la réalité de la vie et de la nature. M. Fauriel, dans les ingénieuses Réflexions qui précèdent sa traduction de la Parthénéide de Baggesen, établit que ce n'est point la condition des personnages représentés dans la poésie idyllique qui en constitue l'essence, mais que c'est proprement l'accord de leurs actions avec leurs sentiments, la conformité de la situation avec les désirs humains, en un mot la rencontre harmonieuse d'un certain état de calme, d'innocence et de bonheur, que la nature comporte peut-être, bien qu'il soit surtout réservé au rêve. Ainsi, dans les grands poëmes non idylliques, chacun sait d'admirables morceaux qu'on peut, sans impropriété, qualifier d'idylles, et qui sont, même en ce genre, les exemples du ton certes le plus élevé et du plus grand caractère. Qu'on se rappelle dans l'Odyssée l'épisode charmant de Nausicaa au sortir de la plus affreuse détresse d'Ulysse; dans Virgile, la seconde vie des hommes vertueux sous les ombrages de l'Elysée; dans le Tasse, la fuite d'Herminie chez les bergers du Jourdain; dans Camoëns, l'arrivée de Gama à l'île des Néréides; dans Milton, les amours de l'Éden. En tous ces morceaux, l'émotion se redouble du contraste de ce qui précède ou de ce qui va suivre, du bruit lointain des combats ou des naufrages, et du cercle environnant de toutes les calamités humaines un moment suspendues. Si idéal, si divin que soit le tableau, il garde encore du réel de la vie. Le genre idyllique, du moment qu'il se circonscrit, qu'il s'isole et se définit en lui-même, devient à l'instant quelque chose de bien moins élevé et de moins fécond. Il y a lieu pourtant dans les poëmes d'une certaine étendue qui s'y rapportent, dans Louise, dans Hermann et Dorothée, à des contrastes ménagés qui sauvent la monotonie et éloignent l'idée du factice. Cet écueil est encore évitable dans les pièces plus courtes, dans les simples églogues et idylles proprement dites, qui, d'ailleurs, permettent bien moins de laisser entrevoir le revers de la destinée et de diversifier les couleurs; mais Théocrite bien souvent, et Goldsmith une fois, y ont réussi. Léonard, s'il ne vient que très-loin après eux pour l'originalité du cadre et de la pensée, pour la vigueur et la nouveauté du pinceau, a su du moins conserver du charme par le naturel. Ouvres 1766 : Idylles morales, poèmes, 1772 : Le Temple de Gnide, poème imité de Montesquieu : imitation en vers du poème de Montesquieu. 1774 : La Nouvelle Clémentine, roman2 1783 : Lettres de deux amants, habitants de Lyon, contenant l'histoire de Thérèse et de Faldoni, roman. 1797 : Lettre sur un voyage aux Antilles3. Les Saisons, poème, {{Bnf|}} Alexis, roman pastoral, {{Bnf|}} |
Nicolas Germain Léonard (1744 - 1793) |
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Portrait de Nicolas Germain Léonard | |||||||||