Nicolas Germain Léonard |
Nise était dans son aurore, Et sur son sein agité. Déjà commençaient d'éclore Les trésors de la beauté : Sur ses lèvres demi-closes Erraient déjà les soupirs. Comme autour des jeunes roses On voit voler les zéphyrs. Nise avait vu le feuillage Seize fois naître et mourir : Silvandre était du même âge ; C'est l'âge heureux du plaisir : Ils s'aimaient d'amour si tendre. Qu'on doutait, voyant leurs feux, Qui de Nise ou de Silvandre Etait le plus amoureux. Dès que Nise était absente. Tout affligeait son amant : Loin de lui, sa jeune amante Souffrait le même tourment : Ils allaient aux mêmes plaines Faire paître leur troupeau. Buvaient aux mêmes fontaines. Dansaient sous le même otmeau. Si l'un chantait un air tendre, L'autte aimait à le chanter : Nise, en écoutant Silvandre, Sentait son cour palpiter : Silvandre était dans l'ivresse, En l'écoutant à son tour, Et l'interrompait sans cesse Par des baisers pleins d'amour. Mais un jour, Nise frissonne, Ses yeux se mouillenr de pleurs. Et son âme s'abandonne À de secrètes terreurs. Hélas ! dit-elle, je tremble, Et ne fais que soupirer ! Nous sommes si bien ensemble ! Faudrait-il nous séparer ? Dans l'instant, le ciel se couvre : Un voile épais noircir l'air. Et du nuage qui s'ouvre Sortent la foudre et l'éclair : Nise éperdue et tremblante. Tient son amant dans ses btas. Et la flèche étincelante Donne à tous deux le trépas. Ils reposent sous l'ombrage. Où le ciel finit leurs jours ; Sur les arbres du bocage On a gravé leurs amours ; Et sur la tombe paisible Qui contient ces tendres cours, Souvent un berger sensible Aime à répandre des fleurs. |
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Nicolas Germain Léonard (1744 - 1793) |
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Portrait de Nicolas Germain Léonard | |||||||||