Naissance: 1567 La Fresnaye à Falaise
Décès: 9 mars 1649 Paris
Nicolas Vauquelin Des Yveteaux, est un poète libertin français.
Né au château de la Fresnaye-en-Sauvage, près de Falaise,
Nicolas Vauquelin des Yveteaux est le fils du poète Vauquelin de la Fresnaye. Sa famille veut le voir entrer dans les ordres mais il refuse. Tallemant des Réaux rapporte qu'il ne croyait que médiocrement en Dieu. La réputation quelque peu sulfureuse du personnage s'accorde à sa bizarrerie. Il avait coutume de s'habiller en satyre, en dieu, en berger selon l'humeur du jour. Le désordre de sa vie, les idées libertines, l'épicurisme proclamé de cet homme instable l'ont fait tenir en suspicion par le pouvoir. Il avait été, pourtant, précepteur du dauphin, fils de Henri IV.
Fils aîné de Jean Vauquelin de la Fresnaye, Des Yveteaux exerce la charge de lieutenant général au bailliage de Caen. Destitué par le parlement de Rouen, il est amené à Paris par le maréchal d'Estrées et nommé précepteur de César de Vendôme, fils naturel de Henri IV et de Gabrielle d'Estrées, pour lequel il compose en 1604 son seul poème sérieux, l'Institution du Prince, in-8°. Chargé ensuite de l'éducation du dauphin, le futur Louis XIII, ses mours licencieuses le font renvoyer de la cour en 1611.
Fils d'un père - Vauquelin de La Fresnaye - magistrat et poète, Vauquelin des Yveteaux lui succéda doublement, en reprenant sa charge de lieutenant général du bailliage de Caen d'abord, puis, ayant résilié sa fonction après cinq années d'exercice et ayant quitté sa Normandie natale pour Paris, en y devenant poète à son tour. S'étant fait remarquer de Desportes et de Du Perron, il fut introduit par eux auprès d'Henri IV, qui en fit le précepteur du Dauphin, le futur Louis XIII. Mais Vauquelin n'était peut-être pas le personnage le mieux recommandé pour exercer une telle charge : farouchement indépendant, aimant la vie et les plaisirs, pratiquant un épicurisme volontiers scandaleux, il fut la cible de violentes attaques dénonçant son « immoralité », qui lui valurent de devoir quitter la cour après la mort d'Henri IV. De fait, le personnage pouvait passer pour quelque peu extravagant, se refusant à se plier à toute autre loi que son propre désir. Son attitude, pour autant, illustre bien l'évolution des temps : le retour de la paix, après les déchirements des guerres civiles, amène à se préoccuper non plus tant des grands débats qui agitent le monde que de sa propre conscience individuelle. Vauquelin des Yveteaux apparaît ainsi comme un esprit détaché de toute contrainte, pour lequel la liberté de mours représente une sagesse - sinon encore, comme ce sera le cas pour les libertins érudits, une pensée. Sa poésie en témoigne. À côté des poèmes de circonstance, les vers les plus personnels montrent que, tout en exerçant une fonction importante à la cour, il n'est pas dupe de la comédie courtisane qui s'y joue. Et sa propre légèreté n'est pas versatilité caractérielle, mais bien volonté de trouver, dans l'inconstance, la liberté même de son être.
Ouvres
Les Ouvres poétiques de Vauquelin Des Yveteaux, réunies pour la première fois, annotées et publiées par Prosper Blanchemain (Paris, 1854, in-8°)
Étude : Georges Mongrédien, Étude sur la vie et l'ouvre de Nicolas Vauquelin des Yveteaux (1921), Genève, Slatkine reprints, 1967. - Ouvres complètes de Nicolas Vauquelin des Yveteaux (1921), Genève, Slatkine reprints, 1967.
