Paul Eluard |
Erre tu rencontreras Toutes les femmes que tu voudras La passante interdite et charnue dans le soleil Dans les neiges des prairies creuse un bain de son Où les miroirs volants viennent boire Il faut voir s'ouvrir aussitôt Les lèvres mouillées du printemps Multitude candide Les semelles du jour les toits sont négligeables On les compte pour de l'ombre pour des tombes stériles Mon paysage féminin a d'autres nids Tremblants de rires enflammés et de délices douloureuses D'autres fenêtres où le vent Agite la chaleur rectangulaire dans ses draps frais Mon paysage féminin a tous les charmes Puisqu'il est notre paysage Ses yeux ce sont nos yeux Ses seins ce sont nos seins Soigneusement dressés à se confondre Un bas plus haut que l'autre nuage c'est le nôtre Ta nudité lumière me dénude Il n'y a pas un doigt de mon corps loin de toi Je ne peux pas abattre la nature entière Une palme convenue Se débat sous les pieds de la passante involontaire Pendant que le moulin des fruits piétine la fleur sa servante. Puis le fruit défloré Une femme qui se retourne lasse et lente Nuit après nuit dans tous mes rêves La vie imposée par la nuit Une femme qui prend sa source dans mon sommeil Mon vou d'aimer Mon désir de ne pas changer Elle est le poids perdu des ailes L'étoile qui ne s'efface qu'au point mort de la flèche. |
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Paul Eluard (1895 - 1952) |
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Portrait de Paul Eluard | |||||||||
Biographie / OuvresEugène Grindel, dit Paul Eluard est né en 1895 à Saint-Denis. En décembre 1912, il doit interrompre ses études , et se rend en Suisse, pour soigner une tuberculose. Il y fait la connaissance d'une jeune fille russe, Helena Dmitrievna Diakonava, dont il tombe amoureux. Il la surnomme Gala et l'épouse en 1916. |
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