Paul Neuhuys |
Le Narcisse du poète s'égarait dans les hauteurs: il était à la recherche d'un âme sour parmi les fleurs. Il rencontra la Claudinette le Pied-de-nez, la Botte-au-cul, l'Oreille d'ours, la Cardamine... mais aucune ne répondait à ce qu'il voulait qu'elle fût. Aucune de ces fleurs, aucune n'était l'étrange fleur de soie l'étrange fleur de soie si fine qu'elle porte sa fin en soi. Narcisse n'aimait que soi-même et, redescendu des hauteurs, allait s'endormir sur la berge lorsque surgit l'étrange fleur, l'étrange fleur hermaphrodite en robe à limbe bilabié. Sa Lorelci, son Ophélie, c'était la pauvre Lobélie, la fleur qui se juge laide parce que personne ne l'aide, c'était la pauvre Lobélie la douce fleur de pauvreté... - Moi qui m'endormais sur la berge, allons, dit-il, nous asseoir là... L'amour vient sans qu'on le cherche car on le cherche où il n'est pas. |
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Paul Neuhuys (1897 - 1984) |
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Portrait de Paul Neuhuys | |||||||||